TUNIS, 21 oct. 2010 (TAP) - Le nombre d'ovins et de caprins qui seront sacrifiés, le jour de l'Aid Al Idha, est estimé, cette année, à 1,130 million dont 300 mille seront fournis par des éleveurs privés, soit une augmentation de 13% par rapport à l'année dernière. Lors d'une conférence de presse tenue, jeudi, à Tunis, le ministère du Commerce et de l'artisanat a relevé qu'une stratégie a été arrêtée en vue de satisfaire la demande croissante au cours de la période de l'Aïd Al Idha. Ce plan prévoit l'aménagement, dans le Grand Tunis, de points de vente (Rahba) encadrés par la société «Louhoum», le groupe interprofessionnel des viandes rouges et des laitages, les grandes surfaces et les sociétés grossistes de viande. La société d'élevage de Monastir interviendra, aussi, pour approvisionner certaines régions de l'intérieur: gouvernorats de Medenine, Sousse, Gabès, Kairouan, Sfax, Bizerte, Nabeul et Monastir. Le prix du kilo de viande est fixé, cette année, dans les points de vente encadrés, à 6,2 dinars pour la viande ovine (mouton de moins de 40 kg, 5,8 dinars le kilo de viande pour un mouton pesant entre 41 et 65 kilos) et à 5,6 dinars le kilo (mouton de plus 65 kg). Les intervenants à cette réunion ont écarté tout projet d'importation, estimant que la production nationale de moutons est largement suffisante cette année. Néanmoins, il sera procédé à l'importation de près de 40 tonnes de viandes de mouton pour garantir l'approvisionnement du marché local lors de cette période de consommation de pointe. Ils ont insisté à cet effet sur la nécessité de rationaliser la consommation et de respecter le pouvoir d'achat du citoyen. Les services de contrôle relevant du ministère du Commerce et de l'artisanat s'emploient, à l'heure actuelle, à intensifier les opérations de contrôle afin de garantir un approvisionnement régulier des points de vente de moutons moyennant, des prix raisonnables qui tiennent compte du pouvoir d'achat du consommateur. Ils oeuvrent, également, à assurer la transparence requise des transactions commerciales et à protéger le consommateur contre toute forme de pratiques illégales (spéculation, comportement monopolistique, intermédiation abusive..). Les autorités de contrôle s'attèlent, également, en collaboration avec les structures de production concernées et les autorités régionales à mettre en place un plan d'action commun qui vise à assurer une meilleure communication des informations relatives à l'approvisionnement et les prix. Ces mêmes structures s'emploient, en outre, à assurer un suivi continu de l'offre et des prix au niveau des points de vente des moutons et à lutter contre toute forme de pratique illicite pouvant porter atteinte au cheptel (abattage des bêtes de moins de 6 mois..), et ce, avec le concours des départements concernés (élevage, santé publique...). Ces plans d'action ont été mis au point sur la base des données économiques et des premiers résultats d'un questionnaire élaboré, en 2010, par l'Institut national de la consommation (INC) sur le comportement du consommateur au cours de la période de l'Aïd. Le questionnaire a touché 848 personnes (60% hommes et 40% femmes), dont 83% résident en milieu rural. Les résultats du questionnaire révèlent que près de 85% des tunisiens sacrifient, annuellement, des moutons dans une proportion estimée à 76%. Il ressort, également, de ces résultats que 37% des tunisiens achètent leurs bêtes de sacrifice dans les «rahbas» et que la décision d'achat est conditionnée, dans 59% des cas, par le pouvoir d'achat du consommateur.