L'offre nationale de moutons pour l'Aïd Al Idha (fête du sacrifice) s'élève, cette année, au total, à 830 mille têtes dont plus de 76% sont constitués de moutons de plus d'un an, communément appelés ‘'barkous'', en Tunisie, soit des moutons d'un poids plus grand et revenant plus cher aux consommateurs que les moutons de moins d'un an appelés ‘'allouche'' qui composent 24% de l'offre. Or, selon les données fournies, hier, aux journalistes, lors d'un point de presse tenu, au siège du ministère du commerce et de l'artisanat, 48% des familles tunisiennes, environ, ont pris l'habitude de sacrifier des moutons de moins d'un an (allouche), à l'occasion de l'Aïd Al Idha, contre près de 52% de familles tunisiennes habitués à immoler des moutons de plus d'un an (barkous).
Pressions diverses Ainsi, une forte pression va s'exercer sur l'offre des moutons de plus d'un an, au moment où l'offre globale de moutons qui a augmenté, pourtant, de 13%, cette année, par rapport à l'année dernière, sera inférieure à la demande. La baisse du nombre des moutons de moins d'un an, cette année, est due à la période courte séparant la date de l'Aïd el Idha, vers la mi- novembre 2010, et celle de la mise bas des nouveaux agneaux. Les officiels ayant animé le point de presse sont MM.Habib Dimassi, directeur général du commerce intérieur, Ali Gharbi, PDG de la société étatique ‘'Ellouhoum'', grossiste dans la distribution des viandes rouges, Ridha Lahouel, directeur général de l'Institut national de la consommation, Fethi Fadhli, directeur du contrôle économique, outre M. Mohsen Khabthani, responsable à l'Organisation de défense des consommateurs (ODC). Des actions ont été menées, très tôt, cette année, en vue d'encourager la généralisation de la vente des moutons, selon leur poids. Des prix de référence (à ne pas dépasser), ont été fixés, à cet effet, pour les points de vente adhérant à cette méthode. Le prix du kilogramme pour le mouton de plus de 65 kilos a été fixé à 5 dinars 600, tandis que le prix du kilogramme pour le mouton d'un poids situé entre 40 et 65 kilogrammes est fixé à 5 dinars 800. Le prix du kilogramme pour le mouton de moins de 40 kilogrammes (allouche) est fixé à 6200. Les prix des deux dernières catégories ont été majorés par rapport à ceux de l'année dernière, tandis que le prix de la première catégorie (plus de 65 kg) est resté inchangé. La politique d'encadrement des espaces de vente libre (rahbas), supervisés par les municipalités, sera poursuivie et renforcée cette année, en affectant, au sein de ces espaces, des équipes de contrôle économique pour veiller à la transparence des transactions commerciales ainsi que des vétérinaires chargés d'éclairer les citoyens sur l'état de santé des moutons. En effet, une récente enquête réalisée par l'Institut national de la consommation a révélé que plus de 85% des familles tunisiennes sont attachées aux traditions liées à l'Aïd el Idha, s'agissant, plus particulièrement, du sacrifice d'un mouton vivant, à cette occasion. La marge de manœuvre pour des alternatives, comme l'achat de viande prête à la consommation auprès des bouchers et autres points de vente similaires, s'avère très étroite. Il existe, ainsi, une demande nationale réelle de moutons vivants qu'il faut satisfaire.
Quelques indicateurs Les responsables ont souligné la nécessité de sensibiliser davantage les citoyens pour faire en sorte que l'offre disponible arrive à couvrir les besoins, car, il y a beaucoup de familles qui sacrifient plus d'un mouton, pour diverses raisons (50 mille moutons supplémentaires sont sacrifiés de cette manière). L'enquête mentionnée a révélé, également, que 16% des citoyens achètent des moutons dont les prix sont inférieurs à 200 dinars, contre 46% qui les achètent à des prix variant entre 200 et 300 dinars. 25% achètent des moutons vendus entre 300 et 400 dinars, alors que 2% vont jusqu'à payer plus de 400 dinars pour le mouton de l'Aïd qui occasionne, en outre, aux ménages des dépenses supplémentaires pouvant atteindre 100 dinars, comme l'achat de fourrages, les frais d'immolation. La majorité des citoyens ont, par ailleurs, appris à retarder l'achat du mouton, à peu de jours avant l'Aïd (54%), voire la veille de l'Aïd (14%). Enfin 48% des citoyens ont recours à leurs salaires ou revenus pour financer l'achat du mouton, contre 19% sur leur épargne et 1% au moyen de prêts. Salah BEN HAMADI
Fourchette de prix :
• 5DT,600 le kilo pour un mouton de plus de 65 kilos. • Entre 40 et 65 kilos : 5DT,800. • Moins de 40 kilos : 6DT,200