TUNIS, 10 Août 2009 (TAP)- Le public du théâtre antique de Carthage a vécu dimanche soir une soirée mémorable avec Khaled, le roi du rai qui a été la vedette d'un concert grandiose dans le cadre de la 45ème édition du festival international de Carthage. Accompagné de musiciens qui jouent merveilleusement la guitare, le luth, la basse et le saxophone, l'artiste, de réputation mondiale, a charmé un public nombreux, acquis à sa cause, avec des rythmes orientaux et occidentaux et des chansons tirées notamment de son nouvel album: ''liberté'' qui a enregistré des ventes record en Europe. Khaled né le 29 février 1960 à Sidi El Houari, un ancien quartier d'Oran(Algerie) a subi les influences de divers courants musicaux, du pop couleur woodstock, aux mélodies d'Idir, le kabyle, en passant par le reggae. Par ailleurs et bien avant de devenir le roi du rai, Khaled avait un faible pour la chanson marocaine. L'autre courant majeur qui avait marqué le jeune Khaled est le ''gharbi'', un genre typiquement oranais, né au carrefour d'une pluralité musicale et d'une cohabitation sociale et ethnique. Le rai est une musique qui vient de la rue, du peuple et exprime l'opinion avec des mots crus, transgressant les tabous. Le mot ''rai'' signifie ''opinion'' ou ''avis'' puise ses racines dans la culture oranaise où les cheikhs (maîtres) récitaient des textes classiques du chant bédoui et la poésie populaire arabo-andalouse lors des fêtes et des mariages. Le public tunisien, notamment les jeunes ont vibré, dimanche soir, debout, durant une heure et demie aux rythmes et aux mélodies de Khaled, un artiste, comblé, toujours aimé et apprécié par les jeunes et les moins jeunes, particulièrement au Maghreb. Juste récompense d'un artiste propulsé par une voix majestueuse, à teneur élevée en modulation et qui semble tracer des arabesques imaginaires. Son timbre met dans chaque mot toute la douleur d'un amour contrarié (un des thèmes récurrents du rai).