TUNIS, 25 nov 2010 (TAP) - Les travaux d'un atelier de réflexion sur les mécanismes de suivi et d'évaluation de la violence fondée sur le genre" (VFG) ont démarré, jeudi, à Tunis. Organisée à l'initiative du ministère des Affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées, en collaboration avec le Fonds des Nations Unis pour la population (FNUAP), cette manifestation s'inscrit dans le cadre de la célébration, le 25 novembre de chaque année, de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. La première séance a comporté plusieurs communications portant notamment sur "la stratégie arabe de lutte contre la violence à l'égard de la femme", "la stratégie nationale de prévention des comportements violents au sein de la famille et dans la société" et "les mécanismes de suivi et de prise en charge de la femme victime de violence". Les travaux de la deuxième séance ont été axés, notamment, sur les données statistiques sur la violence et les formes de coordination entre les différentes parties intervenantes. Mme Bebia Bouhnak Chihi, ministre des Affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées, a souligné que l'organisation de cet atelier traduit la prise de conscience quant à la nécessité d'agir d'une manière efficiente en vue d'élaborer les programmes et les plans à même d'impulser les efforts visant à lutter contre toutes les formes de discrimination et de violence à l'égard de la femme dans le cadre d'un dispositif national de suivi et d'évaluation. Elle a précisé que ce dispositif constitue un important mécanisme permettant de suivre l'évolution de la violence, en termes statistiques, et de prendre les mesures appropriées pour faire face à ce phénomène et assurer le meilleur encadrement, protection et prise en charge des femmes victimes de violence. La ministre a souligné que même si la discrimination et la violence à l'égard de la femme ne constituent pas un phénomène préoccupant en Tunisie, une approche préventive fondée sur la prospection des mutations sociales a été élaborée depuis 1987. Elle est basée sur une forte volonté politique de diffuser à une plus large échelle la culture de la non-violence, de la modération, de la tolérance et de l'égalité des chances. La ministre a mis l'accent sur la contribution remarquable de Mme Leila Ben Ali, épouse du chef de l'Etat, présidente de l'Organisation de la femme arabe (OFA), au lancement de la stratégie régionale de protection de la femme arabe contre la violence, lors du troisième congrès de l'OFA, tenu, fin octobre 2010 à Tunis. Cette stratégie, a-t-elle fait remarquer, constitue un nouveau jalon sur la voie de la promotion des conditions de la femme dans le monde arabe, soulignant que la publication de l'ouvrage intitulé "La violence à l'égard de la femme arabe, entre le poids de la réalité et la consécration des valeurs universelles" constitue une étape pratique vers l'élaboration de cette stratégie. Elle a, d'autre part, mis l'accent sur l'importance que la Tunisie porte aux conventions onusiennes sur la promotion des conditions de la femme et la lutte contre toutes les formes de violence à son encontre. Elle a, à cet égard, rappelé la décision du chef de l'Etat, dans son discours à l'occasion du 23ème anniversaire du Changement, concernant l'élaboration d'un projet de loi portant retrait de la première réserve que la Tunisie avait exprimée au sujet de la Convention des Nations Unies sur l'élimination à l'égard des femmes, dans son volet relatif à la nationalité. Cette volonté est illustrée, notamment, par l'adoption d'une stratégie nationale de prévention des comportements violents au sein de la famille et de la société, ordonnée le 25 novembre 2008, par le chef de l'Etat et l'ouverture depuis 1992 d'une ligne verte pour recevoir les plaintes des femmes victimes de violence. La ministre a fait remarquer que les mesures et les stratégies mises en oeuvre dans ce domaine ont habilité la Tunisie à occuper les premiers rangs, à l'échelle internationale, en matière de lutte contre la violence à l'égard de la femme et de garantie de son droit de propriété et de circuler librement. De son côté, Mme Leila Joudane, représentante de le FNUAP, a salué l'initiative de la Tunisie d'entamer, depuis 2008, la mise en oeuvre d'une stratégie nationale de prévention de la VFG visant à préserver la dignité de la femme et à la protéger contre toutes les formes de discrimination. Elle a indiqué que la réflexion sur la création d'un dispositif national de suivi et d'évaluation de la VFG réaffirme l'engagement de la Tunisie à lutter contre ce phénomène sur des bases scientifiques et pratiques.