Un mécanisme de suivi et d'évaluation de la violence fondée sur le genre sera prochainement opérationnel. Il s'agit d'un outil d'aide à la décision devant permettre aux divers intervenants d'avoir des informations exactes et précises sur la violence fondée sur le genre (VFG). Selon M.Samir Meddeb, expert dans les systèmes d'information, ce mécanisme sera d'un grand apport pour les intervenants pour leur permettre d'agir sur le terrain de façon fiable et mieux ciblée. Des experts sociaux et des représentants des ministères (intérieur, affaires de la femme, affaires sociales, santé) et de la société civile se sont réunis hier dans le cadre d'un atelier de réflexion sur les mécanismes de suivi et d'évaluation de la VFG, pour examiner les champs d'action de ce dispositif qui sera mis au service des divers intervenants. Pour rappel, parmi les recommandations de la stratégie nationale contre les comportements violents au sein de la famille et de la société adoptée en 2008, figure, la mise en place d'un système de suivi et d'évaluation. Cet instrument est destiné à assurer la surveillance et l'évaluation continue de la violence. L'objectif consiste à concevoir de nouveaux paramètres pour collecter des informations mesurables sur les stéréotypes sociaux à l'origine de la VFG, la prévention et l'acte de la violence (profil des victimes, auteurs, contexte, etc). L'Office national de la femme et de la population entamera prochainement une expérience pilote à Ben Arous en affectant une unité de prise en charge des femmes victimes de violence.
Promouvoir la culture de l'égalité entre les deux sexes Fidèle aux valeurs universelles de démocratie et des droits humains, la Tunisie n'a cessé de renforcer le processus égalitaire entre les deux sexes, processus entamé depuis l'indépendance et significativement et constamment consolidé depuis l'avènement du Changement grâce à la volonté politique du Président Ben Ali. C'est dans cet esprit que s'est tenu, hier à Tunis, un atelier de travail intitulé «La mise en place d'un système national de suivi et d'évaluation du phénomène de la violence basé sur le genre», et ce, à l'initiative du ministère des Affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées avec l'appui du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa). A cette occasion, nous avons recueilli quelques témoignages des participants à cet atelier en raison de l'importance d'éradiquer toutes formes de discrimination et/ou de violence à l'égard de la femme, thème profondément abordé par Mme Leïla Ben Ali, épouse du Chef de l'Etat et présidente de l'Organisation de la femme arabe (OFA), et inscrit dans la stratégie régionale de protection de la femme arabe contre la violence adoptée à l'occasion du 3e Congrès de l'OFA.
Témoignages Mme Leïla Joudane (représentante-assistante du Fonds des Nations unies pour la population «Unfpa») : Des intervenants internationaux, gouvernementaux et non gouvernementaux ont pris part à plusieurs ateliers afin de permettre le développement de la stratégie nationale en matière de lutte contre la violence. Ainsi, plusieurs intervenants sont appelés à prendre en charge la femme victime de violence. La stratégie renferme un volet sur la prévention, l'éducation sanitaire, un autre sur la communication et un troisième relatif à la prise en charge de la femme violentée. L'Unfpa accompagne la mise en œuvre de cette stratégie nationale. Le plan sectoriel est en cours de finalisation. La prise en charge doit être intégrée (aspect sanitaire, sécuritaire, juridique et social). Cet atelier est une opportunité pour partager les expériences et les bonnes pratiques en vue de développer une expérience tunisienne en la matière. M. Faouzi Bouyahya (directeur chargé du dossier de l'Organisation de la femme arabe au sein du ministère des Affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées) : L'initiative de Mme Leïla Ben Ali, épouse du Président de la République et présidente de l'Organisation de la femme arabe (OFA), est louable à plus d'un titre. Elle a consisté à appeler à briser le silence autour de la question de la violence à l'égard de la femme visant à mettre en place une stratégie arabe pour la protection de la femme contre la violence et le renforcement de la prise en charge quant aux répercussions néfastes de ce phénomène sur la femme et par là même sur la famille et la société. L'initiative de Mme Ben Ali s'est, en outre, traduite par l'institution d'un prix récompensant la meilleure production journalistique sur la femme arabe. La Première Dame de Tunisie a, rappelons-le, mis l'accent sur l'impératif de la lutte contre la violence en tant que nécessité civilisationnelle et a appelé à la mise en place d'une stratégie culturelle pour la promotion de la femme arabe. Mme Leïla Ouled Ali Bahri (directrice générale des affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées): La Tunisie a renforcé depuis deux décennies sa politique contre toute forme de discrimination à l'égard de la femme. Ainsi des lois ont vu le jour permettant à la femme de vivre dans la société en général et dans un milieu professionnel en jouissant à part entière de ses droits et à participer au processus de développement économique et social du pays. Une nouvelle loi ayant trait à la lutte contre le harcèlement sexuel est en ce sens significative. La stratégie nationale de lutte contre les comportements violents de la société repose sur les principaux axes suivants, à savoir celui de mettre en place un processus de suivi et d'évaluation de la violence à l'égard de la femme, le développement, l'encadrement et l'accueil de la femme victime de violence, veiller à l'application des lois en vigueur, enfin la sensibilisation de la société et tous les intervenants dans la lutte contre la violence à l'égard de la femme. La stratégie est basée sur la participation de différents intervenants tels que les ministères de l'Intérieur, de la Justice et de la Santé, ainsi que l'apport des agences techniques, en l'occurrence l'Onfp, enfin l'apport de la société civile en matière d'encadrement, d'accueil, de soutien de la femme victime de violence. L'atelier propose aujourd'hui des réflexions pour le démarrage de tout un processus de suivi qui permettra d'avoir de l'information quantitative d'une manière continue sur les victimes de la violence.