TUNIS, 18 Fév 2011 (TAP)- La révision de la politique environnementale en Tunisie et la participation des habitants locaux à la gestion des réserves naturelles et parcs nationaux ont été les recommandations présentées par des représentants des associations environnementales lors d'une conférence de presse, tenue vendredi, au siège de l'Association des Amis du Belvédère, à Tunis. L'objectif de cette rencontre est de passer en revue les dégâts subis par les parcs nationaux et réserves naturelles et perpétrés, durant la récente période, par certaines personnes et quelques habitants voisins des parcs nationaux d'Ichkeul (gouvernorat de Bizerte), Bouhedma (gouvernorat de Sidi Bouzid) et de Chaambi (gouvernorat de Kasserine). Les dégats ont consisté en la destruction des clôtures et des équipements, l'interdiction aux responsables de ces parcs et réserves d'assurer leurs fonctions, la chasse illégale, l'abattage d'arbustes et d'arbres rares en vue de leur utilisation à des fins de commercialisation du bois ou encore pour le réchauffement. Le consortium d'associations, constitué de 10 associations environnementales, a mis en garde contre les dangers et retombées nuisibles de ces agressions sur l'environnement, notamment la faune et la flore de ces espaces. Les représentants de ces associations ont recommandé de créer de nouvelles structures chargées de la gestion des réserves et parcs naturels, de mettre en place une fédération d'associations environnementales et de fournir les ressources humaines nécessaires. M. Faouzi Maamouri, représentant du fonds mondial pour la nature (WWF), bureau de Tunis, a déclaré à l'Agence Tunis Afrique Presse (TAP) que cette rencontre a permis d'examiner le cadre législatif et les méthodes de gestion ainsi que l'intégration des habitants locaux dans le processus de développement. Il a ajouté que l'actuelle situation des réserves et parcs nationaux est due à l'absence d'une stratégie claire concernant leur gestion, d'une part, et d'une approche participative, les populations locales n'ayant pas été associées à l'élaboration des grandes lignes du développement de ces espaces, d'autre part. Le manque de financements pour l'entretien des réserves tant à l'intérieur qu'à l'extérieur constitue également un facteur nuisible à ses réserves. M. Ali Gharbi, Président de l'Association Nationale du Développement Durable et de la Conservation de la Vie Sauvage (ANDDCVS), a souligné la nécessité de réconcilier les habitants locaux avec les réserves, moyennant l'amélioration des conditions de vie de ces habitants. Il s'agit également, a-t-il ajouté, de faire participer ces derniers au processus de développement de ces espaces et de leur procurer des sources de revenus, soulignant que les ressources financières existent, et ce, dans le cadre de plusieurs conventions de coopération internationale. M. Tarek Nefzi, investisseur dans le tourisme écologique a proposé de coordonner entre les différentes parties responsables des réserves afin d'encourager le tourisme écologique et de lever les restrictions sur l'accès des touristes aux réserves naturelles. Il a recommandé d'inciter les privés à investir dans ces parcs et à les exploiter en vue d'attirer les touristes qui s'intéressent à l'environnement, l'objectif étant d'impulser le processus de développement dans les régions disposant de réserves. Un intervenant du ministère de l'agriculture et de l'environnement a précisé que certaines structures environnementales reçoivent des correspondances de plusieurs organisations mondiales environnementales, désireuses de connaitre la réalité de l'écosystème tunisien, après la révolution, dans le but de présenter les aides nécessaires. Il est à rappeler que la Tunisie dispose de 17 parcs nationaux, 28 réserves naturelles, 4 réserves de faunes et 20 zones humides d'importance internationale (convention de RAMSAR), 5 aires marines et côtières protégées et 46 sites ZICO (zones importantes de conservation des oiseaux).