Une réunion des experts exerçant dans le domaine de l'environnement et du développement durable, représentant les pays arabes (le Maroc, l'Algérie, le Soudan, le Yémen et la Tunisie), s'est tenue hier à Tunis pour approfondir la réflexion sur le thème relatif à l'économie verte et sa contribution à la préservation des réserves naturelles dans la région arabe. Organisé conjointement par le ministère de l'Environnement et l'Unesco, cette rencontre, axée sur les réserves naturelles, l'économie verte et les énergies renouvelables, revêt une importance cruciale à l'échelle mondiale, régionale et nationale et vise la garantie d'un équilibre permanent entre les exigences de la protection des ressources naturelles et la promotion de la qualité de la vie des populations où qu'elles soient. «Nul n'est censé ignorer que les zones protégées de la région arabe, situées dans des régions isolées, se caractérisent par des conditions sociales difficiles. La Tunisie n'a pas été épargnée, notamment durant la période post-révolutionnaire, où les réserves naturelles et les zones protégées ont été ‘'agressées'' à maintes reprises par les habitants locaux qui croient que ces espaces leurs appartiennent», précise Mme Mamia El Banna Zayani, ministre de l'Environnement. Il est à signaler que quatre réserves protégées, incluses dans le réseau «MAP» (Ichkeul, Bouhedma et Echaambi), ont été l'objet d'agressions perpétrées par les habitants. La Tunisie a veillé depuis les années 70 à l'aménagement de zones protégées dans toutes les régions de la République, dont le nombre a atteint 44 zones, dont quatre intégrées dans ce réseau, à savoir Zembra et Zembretta, Ichkeul, Bouhedma et Echaambi. Le ministère de l'Environnement est en train d'élaborer une étude stratégique sur l'évaluation de l'exploitation de ces zones et leur rôle écologique, outre l'exécution de plusieurs projets pouvant contribuer au développement qualitatif du réseau des zones protégées, dont le projet de promotion de la réserve d'Echaambi financé par la Banque française de l'environnement mondial et la Principauté de Monaco. Un projet visant à la promotion et l'organisation des huit agglomérations avoisinant la réserve, la création de sources de revenus stables... L'année 2013 verra également le démarrage de l'exécution du projet du «tourisme écologique et la promotion de la biodiversité désertique», financé par le Fonds mondial de l'environnement et la Banque Mondiale, qui englobera trois réserves sises à Jébil (Kébili), Bouhedma (Sidi Bouzid) et Dghoumes à Tozeur. Parmi les objectifs assignés, celui de la création d'un partenariat durable entre le secteur privé et ces régions à travers l'enlèvement des entraves juridiques et institutionnelles. Etant un des nouveaux modèles de développement économique, l'économie verte vise à allier le développement humain et les réserves écologiques et à améliorer la qualité de la vie et promouvoir l'équité sociale. Les experts participant à cette rencontre n'ont pas manqué de rappeler que le nouveau concept de l'économie verte contribue à la réduction du taux de pauvreté, la gestion rationnelle des ressources naturelles et des systèmes écologiques, permettant entre autres aux pays à faibles revenus de bénéficier de ces avantages. Le recours à l'économie verte demeure un choix irréversible pour la promotion du développement durable, et ce, à travers le document final du Sommet de Rio+20, un choix qui compte venir en soutien au régime économique mondial existant caractérisé par de multiples crises qui se succèdent, notamment celle de 2008 et 2009. L'adoption de ce concept se développe à un rythme effréné. «Il était prévu en 2010 que les nouveaux investissements pour l'énergie propre atteignent un volume record compris entre 180 et 200 milliards dollars, avec une évolution de 162 milliards par rapport à 2009», ajoute la ministre. D'un autre côté, les experts ont mis l'accent dans leurs interventions sur les potentialités en énergies renouvelables (énergie solaire et éolienne) dont regorge la région arabe outre les énergies biologiques (biofuel et biogaz), qui nécessitent l'exploitation et la préservation dans les réserves en général. La Tunisie a adopté les recommandations du Sommet de Rio+20, qui renferment la lutte contre la pauvreté, le changement des modes de consommation en les remplaçant par des modes de production durables, et la protection des ressources naturelles garantes d'un développement économique et social adéquat.