TRIPOLI, 21 fév 2011 (TAP) - Seïf Al-Islam, le fils du leader libyen Mouammar Kadhafi, a affirmé dimanche soir que le peuple libyen devait choisir soit de construire une "nouvelle Libye" soit de plonger dans la "guerre civile" . "La Libye est à un carrefour. Soit nous nous entendons aujourd'hui sur des réformes, soit nous ne pleurerons pas 84 morts mais des milliers et il y aura des rivières de sang dans toute la Libye", a déclaré Seïf Al-Islam lors d'une allocution télévisée. Au sujet des réformes, il a annoncé que le Congrès général du peuple (Parlement) se réunira bientôt pour décider d'un nouveau code pénal et de nouvelles lois donnant "des perspectives de liberté" pour la presse et la société civile, ainsi que du lancement d'un dialogue sur une Constitution. "Nous avons eu les réformes que nous voulons avec moindre pertes et moindre problèmes", a-t-il dit. "De la première à la deuxième Jamahiriya" libyenne, a-t-il dit. "Si vous voulez qu'on change le drapeau et l'hymne national, on le fera". Seïf Al-Islam a répété à plusieurs reprises le chiffre de 84 morts dans les violences qui ont débuté la semaine dernière en Libye et affirmé que les bilans donnés par les médias étrangers étaient "très exagérés". Seïf Al-Islam a affirmé que la Libye était la cible d'un complot étranger et a reconnu que plusieurs villes du pays, dont Benghazi et Al-Baïda dans l'est du pays, étaient la proie de violents combats et que les émeutiers s'étaient emparés d'armes militaires. "Maintenant tout le peuple libyen est armé. Je m'adresse à vous et pour la dernière fois avant de recourir aux armes", a-t-il dit . "Notre moral est au plus haut et le leader Mouammar Kadhafi, ici à Tripoli, conduit la bataille et nous le soutenons ainsi que nos forces armées (...) Nous ne lâcherons pas la Libye et nous combattrons jusqu'au dernier homme, jusqu'à la dernière femme et jusqu'à la dernière balle". "En ce moment des chars se déplacent dans Benghazi conduits par des civils. A Al-Baïda, les gens ont des fusils et des nombreux dépôts de munitions ont été pillés. Nous avons des armes, l'armée a des armes, les forces qui veulent détruire la Libye ont des armes", a-t-il lancé. Selon lui, les affrontements sont provoqués par des éléments libyens et étrangers visant à détruire l'unité du pays et instaurer une république islamiste. "L'armée aura maintenant un rôle essentiel pour imposer la sécurité parce que c'est l'unité et la stabilité de la Libye" qui sont en jeu, a déclaré le fils du dirigeant libyen.