TUNIS, 2 mars 2011 (TAP) - Mme Sihem Ben Sédrine, porte-parole officiel du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), a affirmé que le Conseil rejette les pratiques anti-démocratiques de l'ancien régime". Elle a appelé à l'élection d'une assemblée constituante "meilleur moyen de garantir la mutation démocratique et le succès de la révolution de la Tunisie". Au cours d'une conférence de presse, tenue mercredi matin à Tunis, à l'occasion à la décision du tribunal administratif, reconnaissant le droit au Conseil d'exercer légalement son activité, Mme Ben Sedrine a estimé que le programme du gouvernement provisoire actuel est marqué par "l'absence de transparence et de clarté". Elle a évoqué l'apparition de nouvelles forces politiques dans le pays qui cherchent à propager une "contre-révolution", pour faire avorter la révolution de la jeunesse tunisienne. D'autre part, Sihem Ben Sédrine a donné un aperçu sur les activités de cette organisation qui oeuvre, principalement, au suivi de toutes les formes de dépassements et d'abus contre les droits de l'Homme en Tunisie et à en établir des rapports. Elle a annoncé que le Conseil qui a poursuivi ses activités, durant plus d'une décennie, malgré la répression exercée contre ses membres, prépare, actuellement "une feuille de route", avec la coopération des différentes organisations, structures et associations des droits de l'Homme nationales, pour tracer les contours du paysage politique futur. Elle a, d'autre part, appelé à réhabiliter la magistrature, garantir son indépendance, la débarrasser des "poches de régression", demander des comptes aux membres corrompus et aider les forces de sécurité au rétablissement de la confiance entre eux et les citoyens, ainsi qu'à se débarrasser de la "la police politique". Elle a ajouté, à ce propos, qu'il n'est pas possible de sortir de cet état de désordre et de troubles vécus par la Tunisie, alors "que les responsables de la détérioration de la situation bénéficient de la liberté totale et exercent leurs prérogatives précédentes". Par ailleurs, Mokhtar Trifi, président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), a indiqué que la révolution a ouvert de larges perspectives pour l'action commune entre les différentes structures et organisations, dans divers domaines, en particulier pour veiller à la tenue de la prochaine élection présidentielle, dans le cadre de la loi, la réalisation de l'indépendance de la magistrature et la consécration des droits de l'Homme. De leur côté, des militants des droits de l'Homme participant à la conférence de presse ont appelé à la restructuration des établissements médiatiques, surtout que ce qui existe, "n'est pas une information libre". Ils ont souligné que l'adoption d'une stratégie de concorde, de dialogue franc et de concertation est le meilleur moyen pour sortir de cette situation de désordre et pour rompre avec toute forme discorde et de troubles, entre les régions. Dans ses réponses à des demandes d'éclaircissements de journalistes, à propos de l'existence de cadres militaires dans des postes politiques, Sihem Ben Sédrine a salué le rôle important des cadres et des agents de l'armée nationale pour la défense de la révolution. Elle a réaffirmé l'attachement du Conseil à l'application de la loi qui prévoit la neutralité de l'institution militaire.