"Nous veillons à faire réussir cette transition et à se préparer au mieux aux prochaines échéances électorales et réformes politiques" * La révolution constitue un prolongement de la lutte du peuple tunisien pour l'indépendance * La révolution du 14 janvier est une étape historique digne d'être élevée au rang de fête nationale * Le peuple a été en avance sur les acteurs de la scène politique et sur son élite * Les Tunisiens sont appelés à préserver l'unité nationale, le consensus et le climat de fraternité et de cohésion * La réconciliation permettra de surmonter les dissensions et d'éviter l'impact néfaste sur la démocratie CARTHAGE, 20 mars 2011 (TAP) - Le Président de la République par intérim, Foued Mebazaa, a indiqué que la fête de l'indépendance revêt cette année un sens particulier dans la mesure où il s'agit du premier évènement national célébré après la révolution du 14 janvier, un évènement intimement liée à l'indépendance dans ses profondes significations et ses valeurs universelles. S'adressant par une allocution au peuple tunisien à l'occasion du 55e anniversaire de l'indépendance, au cours d'une cérémonie organisée au Palais de Carthage en présence du Premier ministre Béji Caïd Essebsi et des membres du Gouvernement provisoire, M. Mebazaa a souligné que la révolution constitue un prolongement de la lutte du peuple tunisien pour l'indépendance. "Elle est aussi un témoignage de reconnaissance aux martyrs du mouvement de libération qui ont consenti le sacrifice suprême pour la gloire de la Tunisie et pour que les Tunisiens vivent dans la liberté et la dignité", a-t-il indiqué. La révolution du 14 janvier est une étape historique digne d'être élevée au rang de fête nationale, a encore souligne M.Mebazaa. "Ainsi, à partir de 2012, le 14 janvier sera la fête de la révolution et de la jeunesse, en hommage aux deux valeurs immortalisées par cet événement en Tunisie. Il s'agit, dit-il, d'une étape charnière qui tire sa force de sa spontanéité et de son ancrage populaire tout en étant l'expression réelle de la volonté du peuple qui a été en avance sur les acteurs de la scène politique et sur son élite. En ce qui concerne les priorités de l'étape à venir, M. Mebazaa a expliqué que la révolution a permis de rompre définitivement avec l'ancien régime qui a consacré l'unilatéralisme et en a fait un moyen de spoliation du peuple. "Aujourd'hui nous sommes appelés à concrétiser les objectifs de la révolution", affirme M. Mebazaa citant en particulier la réalisation de la transition démocratique vers un régime qui tire sa légitimité du peuple et qui soit fondé sur le pluralisme, la liberté, l'égalité et la justice sociale. M. Mebazaa a indiqué que de pareils acquis, tels que l'Indépendance du pays et le soulèvement contre le despotisme, ne pouvaient être accomplis sans une union nationale solide et un large et profond consensus des Tunisiens qui ont, a-t-il dit, su surmonter les clivages régionaux et les calculs étroits qui portent atteinte à l'intérêt de la patrie. Mettant en garde contre les dangers suscités par les événements regrettables survenus dans certaines régions et qui ont été accompagnés par des accrochages entre les habitants d'une même ville, faisant des pertes humaines et des dégâts matériels, M. Mebazaa a prévenu que ces événements ont failli porter atteinte aux acquis et aux objectifs de la Révolution et ont ébranlé les fondements de l'unité nationale. L'ensemble des Tunisiens sont appelés, dit-il, à préserver l'unité nationale, le consensus et le climat de fraternité et de cohésion qui ont prévalu depuis la Révolution, et qui sont devenus une référence pour toute oeuvre, objectifs et projets devant être accomplis. "La Révolution du 14 janvier reflète une forte volonté populaire de réaliser l'harmonie et répond aux ambitions de l'Indépendance qui recouvre, ainsi, toute sa dimension et signification", a-t-il soutenu. Il est impératif aujourd'hui, a-t-il dit, que le principe d'harmonie se développe pour atteindre le niveau d'une réconciliation et soit le symbole de l'étape transitoire que traverse le pays. Il s'agit d'une garantie pour un édifice solide, cohérent et durable permettant de le protéger contre toute forme de régression. Cette réconciliation, a-t-il encore précisé, permettra de surmonter les dissensions et d'éviter l'impact néfaste sur la démocratie. Elle ne doit pas être au service des personnes ayant commis des exactions à l'encontre du peuple et dont la condamnation a été prononcée par voie judiciaire, a-t-il encore précisé. "La réconciliation nationale doit être fondée sur un préalable, à savoir, rendre des comptes, de manière juste et transparente, préservant ainsi les droits de tous et sauvegardant les intérêts du peuple tunisien." L'adoption de cette option, en cette phase politique transitoire, est le couronnement d'une édification démocratique solide et un appui au rayonnement de la révolution de la liberté et de la démocratie au plan international faisant de l'expérience tunisienne un modèle en matière de transition démocratique. "Nous veillons à faire réussir cette transition et à se préparer au mieux aux prochaines échéances électorales et réformes politiques", a-t-il affirmé.