TUNIS, 5 mai 2011 (TAP) - La situation actuelle de l'économie tunisienne très difficile, reste encore gérable, d'autant plus que plusieurs conditions de réussite sont réunies pour une reprise de la croissance et une transition vers la démocratie, selon les avis exprimés, jeudi à Tunis, par les participants à la 13ème édition du forum annuel du magazine «l'Economiste Maghrébin». «La situation actuelle de l'économie tunisienne et les risques encourus, impose un nouveau schéma économique garantissant tous les attributs d'un développement régional plus équitable et un rééquilibrage des relations avec les partenaires étrangers», a indiqué l'économiste Ezzedine Saidane, dans son intervention au forum. 80% des échanges de la Tunisie se font avec les pays européens, a-t-il rappelé, précisant que la diversification de la coopération avec les autres groupements économiques, sera beaucoup plus profitable pour le pays. Pour M.Saidane, la croissance économique devra reprendre au plus vite, avançant que la reprise économique est possible même avec une croissance négative de -3%. Présentant une étude réalisée par le cabinet «Ernest&Young Tunisie» auprès de 20 groupes économiques nationaux sur les impacts de la révolution tunisienne sur l'entreprise, M.Noureddine Hajji, manager de cette entreprise d'audit, indique que ses résultats révèlent un état d'esprit moins alarmiste que prévu, au sein de ces entités, une volonté de réinventer le modèle de gestion sociale et une confiance en l'avenir. 50% des groupes questionnés dans le cadre de l'étude, pensent que la situation économique actuelle est en nette amélioration, alors que 40% considèrent qu'elle reste encore instable. S'agissant de la gestion des ressources humaines, 90% des groupes sont conscients de l'importance de l'esprit de solidarité au sein des entreprises tunisiennes et de la nécessité de réduire le "gap" (fossé) au niveau social. Dans son intervention, M.Jalloul Ayed, ministre des finances, a mis l'accent, sur la nécessité pour la Tunisie d'adopter un modèle de développement économique axé sur l'ouverture sur l'extérieur et le recours au financement étranger. Il a rappelé, dans ce cadre, que le marché local reste limité au regard des potentialités économiques que recèle le pays. Appelé à baliser le terrain, l'Etat doit assurer un rôle de catalyseur de l'économie, souligne le ministre, annonçant que son département a déjà entamé la concrétisation de cette stratégie à travers la mise en place des fonds d'amorçage qui assureront le financement des grands projets, notamment, d'infrastructure.