TUNIS, 10 mai 2011 (TAP) - Les déclarations de l'ancien ministre de l'Intérieur Farhat Rajhi et les manifestations qui s'en sont suivies dans plusieurs avenues de la capitale et régions du pays continuent de susciter les réactions des partis politiques qui ont dénoncé « les tentatives visant à semer la discorde, la zizanie et le chaos » et fustigé les pratiques répressives adoptées par les agents de l'ordre contre les manifestants en général et les journalistes en particulier ». Dans un communiqué publié mardi, le Parti Social Libéral (PSL) appelle toutes les parties politiques nationales et toutes les autorités officielles, à faire preuve de responsabilité, de retenu et de pondération, mettant l'accent, à ce propos, sur la nécessité d'opter pour « une réconciliation nationale globale afin de se libérer des séquelles du passé ». Le PSL appelle, également, à remédier à la crise de légitimité que traverse le pays" et à fixer les échéances inhérentes à l'étape transitoire et en particulier le référendum sur la Constitution et la fin des attributions de la Constituante. Il estime, aussi, indispensable de protéger les journalistes contre toutes formes de violences ou de pressions lors de l'exercice de leurs fonctions » et de leur fournir toutes les facilités nécessaires pour s'acquitter au mieux de leur mission. Dans son communiqué, le Mouvement démocratique de la réforme et la construction se dit profondément préoccupé face à la dégradation de la situation en Tunisie à cause des mouvements rétrogrades qui tentent de compromettre la révolution. A cet égard, il fait part de son rejet catégorique des pratiques malsaines comme l'instigation et le dénigrement et de toutes tentatives visant à semer la discorde. Le mouvement appelle les différentes composantes de la société tunisienne à resserrer les rangs pour faire face aux forces rétrogrades et contribuer à l'apaisement de la situation afin garantir une transition démocratique sereine. D'autre part, il réaffirme leur attachement à la date-butoir du 24 juillet pour les élections de la Constituante qui, estime-t-il, constituent le meilleur garant pour instaurer la légalité et rétablir la confiance du peuple. Quant au parti « Tounes El Karama », il souligne la nécessité, dans son communiqué, de couper court aux interprétations et aux rumeurs, relevant que les déclarations de l'ancien ministre de l'Intérieur Rajhi sont suspectes et incitent au régionalisme, ce qui est tout à fait inadmissible, mettant l'accent sur l'engagement des militants du parti à lutter contre toutes les tentatives visant à semer la discorde. A cette occasion, le parti salue le rôle de l'armée nationale qui, affirme-t-il, a prouvé, à maintes reprises, qu'elle est la défenseuse de la patrie. « L'armée n'a pas exploité la situation précaire du pays, mais plutôt il était un fort soutien au peuple en cette rude épreuve », explique-t-il. Le peuple tunisien qui a donné au monde une leçon de courage et de bravoure face au tyran, souligne le parti, est appelé plus que jamais à protéger sa Révolution contre ceux qui tentent de la confisquer. Pour sa part, le parti « Al Wifaq Al Joumhouri » met l'accent sur l'impérieuse nécessité de « redoubler d'effort afin d'atteindre l'échéance électorale du 24 juillet 2011 avec les moindres dégâts ». « Il n'est pas possible, actuellement, de demander au gouvernement provisoire de satisfaire immédiatement toutes les revendications, notamment les revendications sociales, dès lors que « le gouvernement actuel est un gouvernement transitoire qui a pour principale mission de gérer les affaires courantes, sans plus », relève « Al Wifaq Al Joumhouri ». Dans son communiqué, le parti ajoute que la poursuite de la dérive sécuritaire est exploitée par des parties suspectes pour semer le désordre, la discorde, le régionalisme et le clanisme, ce qui est de nature à favoriser la perte des postes d'emploi et à nourrir la tension au sein de la société ». D'autre part, il plaide en faveur de la liberté d'expression dans le cadre de la responsabilité sans pour autant porter atteinte aux intérêts supérieurs du pays.