GAMMARTH, 3 nov 2009 (TAP) - "Pour un système économique global garantissant la stabilité internationale et l'égalité des chances entre les peuples" est le thème de la deuxième séance du XXIe Symposium international organisé par le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), les 2 et 3 novembre 2009 à Gammarth. Intervenant lors de la séance de l'après-midi, M. Fathallah Oualalou, ancien ministre de l'Economie, des Finances et de la Privatisation au Royaume du Maroc et premier secrétaire adjoint de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), a analysé les incidences de la crise financière internationale sur les économies des pays développés et des pays émergents. Il a indiqué, à cet égard, que les pays émergents peuvent assumer un rôle essentiel pour faire sortir le monde de cette crise qui a favorisé, selon l'économiste marocain, l'apparition de nouvelles alternatives dont notamment le recours aux énergies de substitution et l'émergence de l'économie verte. Sur un autre plan, M. Oualalou a souligné l'impératif de la relance du processus du Maghreb arabe (UMA) en vue, a-t-il dit, de "conférer une crédibilité à l'espace euro- méditerranéen". "Le Maghreb a manqué plusieurs rendez-vous. Il n'est plus en droit de le faire à l'avenir", a-t-il averti, dans une allusion à la nécessité d'unifier et de consolider la position de négociation du Maghreb face à l'Europe. "Nous devons fixer des objectifs communs, instaurer des réformes aux niveaux politique et économique afin d'être au rendez-vous avec les mutations que générera le nouveau contexte international", a conclu M. Oualalou. Pour sa part, M. Lamberto Dini, président de la commission des affaires étrangères au Sénat italien, a souligné que la construction d'un système économique global exige un engagement de toutes les nations, qu'elles soient grandes ou petites, afin de promouvoir un multilatéralisme efficace. Il a ainsi mis l'accent sur l'importance du rôle du multilatéralisme pour relever les défis du 21e siècle et réaliser les objectifs de stabilité, de développement durable et d'égalité des chances. Abordant les conséquences de la crise financière et économique internationale, M. Lamberto Dini a appelé à la nécessité d'établir de nouvelles règles qui doivent être aussi le fruit de décisions multilatérales et appliquées de la même manière partout dans le monde. Il a plaidé en outre en faveur de systèmes multilatéraux garantissant la liberté des échanges et de plus grandes chances de développement à tous les pays. Dans cette perspective, il importe, a-t-il dit, d'accélérer les travaux du "Doha Round". L'union européenne et les Etats-unis d'Amérique devraient faire preuve d'une plus grande disponibilité à lever les barrières qui entravent la libre circulation des biens en provenance des pays africains. "Il faut tout mettre en oeuvre afin que les signes de reprise économique qu'affichent certains pays de ce continent soient soutenus, au moyen d'une plus grande ouverture des marchés mondiaux vis-à-vis de leurs produits", a-t-il indiqué. L'ancien président du Conseil italien a aussi appelé au renforcement de la coopération multilatérale en matière de lutte contre le terrorisme et à une action favorisant des programmes de désarmement graduel et équilibré, susceptibles de réduire les ressources affectées à l'armement. Au début de son intervention, M. Jean-Paul Carteron, président du Forum de Grans Montana, ambassadeur de l'Organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (ISESCO) pour le dialogue entre les cultures et les civilisations, a félicité le président Zine El Abidine Ben Ali pour sa réélection à la magistrature suprême, mettant en exergue le rôle que joue le RCD dans la garantie de la réussite des projets de développement en Tunisie. Il a souligné que la Tunisie représente, dans le pourtour méditerranéen, l'exemple du pays qui réussi le mieux à faire face à la crise économique internationale. "La Tunisie, forte d'un consensus et d'une ouverture politiques, se fait prévaloir d'un système qui ne s'impose pas mais qui repose sur l'adhésion", a-t-il estimé. Il a qualifié la Tunisie de pays "solide" et "outillé" ayant les moyens, en dépit de la rareté des ressources naturelles, de réaliser un développement économique et de se classer parmi les pays qui résistent le mieux en Méditerranée. Le président fondateur du Forum Grans Montana a stigmatisé le rôle joué par la sphère financière et bancaire internationale qui, selon lui, a été à l'origine de la crise financière internationale. La politique de dérégulation effrénée, la prolifération de la spéculation, la recherche des profits, la privatisation à tout prix et la disparition de l'entrepreneur sont au cœur de la crise financière internationale, a-t-il indiqué. Les banques islamiques qui n'ont jamais connu la crise sont un système à encourager, du fait qu'elles proscrivent la spéculation et interdisent les profits à court terme, a-t-il conclu.