TUNIS, 5 déc. 2009 (TAP) - Le Théâtre municipal de Tunis a abrité, vendredi après-midi, une rencontre dédiée à la mémoire de l'artiste-peintre Zoubeir Turki à l'occasion de la commémoration du 40ème jour de son décès. La rencontre présidée par M. Abderraouf El Basti, ministre de la Culture et de la sauvegarde du patrimoine s'est déroulée en présence notamment de M.Foued Mebazaa, président de la chambre des députés et de nombreux amis du défunt parmi les hommes de la culture, des arts et des médias. Cette rencontre a comporté la projection de deux documentaires sur la vie et l'œuvre de Z.Turki ainsi qu'une composition musicale jouée par la troupe de la Rachidia, sous la houlette de l'artiste Zied Gharsa, dédiée à la mémoire du défunt. Les participants à cette rencontre ont également visité la statue d'Ibn Khaladoun, l'une des œuvres de Z.Turki, erigée au cœur de la capitale. Dans son intervention, M.Abderraouf El basti a indiqué que cet hommage d'amitié et de considération adressé à la mémoire de l'artiste Zoubeïr Turki s'inscrit dans le droit fil de la tradition instaurée par le Président Zine El Abidine Ben Ali pour que la Tunisie demeure pour toujours une terre de la culture authentique, fidèle à sa mémoire vivante et rendant hommage à tous ceux qui contribuent à l'enrichissement de la création. Cette cérémonie, a fait remarquer le ministre, est destinée à mettre en exergue le génie de Zoubeïr Turki et la beauté de ses oeuvres. Passant en revue les différentes facettes de la vie du défunt, le ministre a souligné qui Zoubeïr Turki était l'un des symboles de la scène culturelle tunisienne et une personnalité marquante, aux talents multiples. Zubeïr Turki, a-t-il expliqué, est l'un des fondateurs de l'Ecole de Tunis de peinture et l'un des précurseurs de la modernité dans la pratique plastique. Il occupe une place de choix sur la scène plastique arabe grâce à la profondeur de sa vision et de son expérience esthétique. Malgré sa formation académique à l'Ecole de Beaux-arts de Stockholm et les années passées en Suède, Zoubeïr Turki est restée attaché à ses racines, car l'art, affirme-t-il «commence par la quête des racines « et « la création n'atteint l'universalité qu'en passant par la connaissance de soi et l'inspiration du patrimoine». Zoubeïr Turki, ajoute le ministre, s'est employé tout au long de son parcours artistique à analyser la personnalité nationale et à mettre en relief ses caractéristiques. Durant environ cinq décennies, il a exprimé dans ses peintures et ses dessins les diverses facettes de la vie dans la médina, la beauté de son architecture, l'ambiance pittoresque et chaleureuse qui y règne et ses personnages authentiques. En somme, il était peintre, dramaturge et cinéaste en même temps. Il jouait avec les couleurs et les formes, à sa manière, subtile et originale. Son amour pour le théâtre l'a conduit à contribuer au développement de l'expérience théâtrale en Tunisie à travers la création des costumes de la pièce « Mourad 3 « et la conception scénographique et des costumes des pièces «Saheb El Himar» et «Al Zounj» . Il a aidé les jeunes et moins jeunes créateurs dans tous les arts, et de ce fait, il était un excellent animateur culturel. Faut-il rappeler à ce propos qu'il était le premier président de l'Union des artistes plasticiens tunisiens et fondateur du musée de l'art vivant. Il a présidé le comité culturel de la municipalité de Tunis quant il était conseiller municipal. Il a siégé à la chambre des députés et était, à ce titre, le porte-parole des artistes. Par ailleurs, il a contribué à la promotion de l'action culturelle en tant que conseiller du ministre de la culture. Il était aussi un homme populaire ayant des relations humaines spontanées et chaleureuses. Ses œuvres dont la fameuse murale du hall de la RTT ou la statue d'Ibn Khaldoun, au cœur de la capitale, sont très appréciées par le grand public, ses collègues et les autorités d'où son obtention de plusieurs prix au niveau national, arabe et international. Notons que le Président Zine El Abidine ben Ali l'a entouré de sa sollicitude. En effet, L'artiste a été décoré des insignes du mérite national, au titre du secteur culturel et a reçu le prix maghrébin de la culture en l'an 2000 et le prix 7 Novembre de la création en 2008.