48 heures de détention pour Borhen Bssais et Mourad Zeghidi    Visite en Irak : Nabil Ammar discute avec le premier ministre irakien des opportunités de coopération    Alerte mondiale : La Terre secouée par une tempête géomagnétique de niveau 5    Tunisie : Audition des journalistes Borhene Bsaïes et Mourad Zeghidi    Grève des Avocats du Grand Tunis à partir de ce lundi    Enquête en cours contre les journalistes tunisiens Bssaies et Mourad Zghidi    Tunisie – Sousse : Mandats de dépôt en prison à l'encontre de plus de 60 subsahariens    Découvrez vos alliés pour la perte de poids !    Tunisie – METEO : Nuit printanière en perspective    Hand – Championnat Elite : la CA s'offre l'Etoile et file en finale (vidéo)    Mahdia : Mandat de dépôt pour une mère accusée de violence sur ses enfants    Phosphate : 3 trains par jour alors que 3,2 millions de tonnes attendent…    Les JCC 2024 : Farid Boughdir président d'honneur, une édition d'exception à venir ?    Mythe ou Réalité ? La Méthode du Riz pour sauver un smartphone mouillé    Le rejet ferme des Emirats face aux propositions Israélienne de Netanyahou sur la gestion de Gaza    2.500 migrants irréguliers rapatriés volontairement depuis le début de l'année    Réduction des prix chez McDonald's : Stratégie contre la vague mondiale de boycott    Surveillance exagérée et conditions strictes : l'Allemagne face aux manifestations musulmanes    11 mai : Journée mondiale des espèces menacées    Pont de Bizerte : les Chinois ont l'oeil sur tout, même le fer et le ciment livrés par les Tunisiens    Violences à Mnihla et Cité Ettadhamen : 17 jeunes derrière les barreaux    Saïed ordonne des mesures pénales et administratives    Il y a 120 ans : La naissance de Salvador Dali, maître du surréalisme    ARP-Bureau de l'Assemblée : Une initiative législative pour améliorer la politique d'immigration    ESS : 99 ans de gloires et de valeurs    CA : Limogeage du staff technique et nouvelle direction en vue    Les mesures se succèdent après l'incident du drapeau : La FTN dissoute    Vague de chaleur record en Tunisie, jusqu'à 45 degrés attendus !    Nouvelle secousse sismique à l'ouest d'Alger    «Shitana Trail», à Nefza : Plus qu'un événement, une dynamique de promotion    Bob Marley : 43e anniversaire de la disparition de l'icône du reggae    Pourquoi | Prolifération des mendiants    La liberté de la presse au regard des femmes journalistes : Ces victimes du métier, témoins de l'histoire    Energies renouvelables : La croissance économique en hausse à partir de 2030    Travail du jonc, de l'alfa, du palmier... : La vannerie et la sparterie font de la résistance    Rencontre avec Jadd Hilal, auteur de «Le caprice de vivre» : «Quand on parle, on rate de faire ressentir»    «Du ciel» de Wael Marghni, ce soir au théâtre de l'opéra de Tunis : Au-delà des limites de la gravité    Mémoires de générations: Une exposition exceptionnelle de la collection permanente (Album photos)    Ligue 1 – 7e journée Play-off – USM-CA (4-0) : L'USM enfile le Bleu de chauffe    Drapeau national couvert : Kais Saied condamne fermement cet acte    Kais Saied ordonne la dissolution du bureau de la fédération nationale de natation    ONU : vote massif en faveur de l'adhésion de la Palestine    En pleurs, Kaïs Saïed salue le drapeau à la piscine olympique de Radès    Sinda Belhassen à la Galerie Kalysté - Tisser la Terre: une exploration de la flore tunisienne à travers le tissage    Les parents des élèves de 1ère année invités à inscrire leurs enfants en ligne (vidéo)    Le film soudanais 'Goodbye Julia ' projeté dans les salles de cinéma de Tunisie (Synopsis & B.A.)    Sotumag propose un dividende de 0,52 dinar par action pour l'exercice 2023    Rania Toukabri nominée pour le prix Women's Space    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Phénomène Candy Crush : Vers la création de cellules de désintoxication?
Publié dans Tekiano le 29 - 10 - 2013

L'association américaine de psychiatrie (qui n'est pas, par ailleurs, un congrès de saints) réclamait il y a quelques jours que le phénomène Candy Crush Saga, dont le nombre d'addicts ne cesse d'augmenter, soit reconnu "épidémie nationale" et qu'une cellule virtuelle d'aide à la désintoxication soit mise en place.
Lancé par l'entreprise britannique King en 2012, Candy Crush Saga est (avec son équivalent oriental Puzzle and Dragons) l'application la plus téléchargée au monde. Elle compte 80 millions d'usagers et réalise 700.000 euros de bénéfices par jour. Les analystes des jeux vidéo s'interrogent : comment une application aussi sotte, à base de bonbons multicolores flottants, a pu surpasser les jeux les plus sophistiqués développés pendant des années par les programmeurs de Nintendo?
Une simplicité qui fait son succès
Mais la clé du succès de Candy Crush réside justement dans ses défauts : le caractère enfantin et inoffensif (il n'y a ni violence ni sexe), l'éternel recommencement (jusqu'à 410 niveaux) ainsi que l'absence de contenus culturels spécifiques pouvant susciter adhésion ou rejet. Chasteté, idiotie et gratuité sont les conditions de possibilité de la globalisation de la dépendance.
Candy Crush est une discipline de l'âme, une prison immatérielle proposant une stricte temporalisation du désir et de l'action. Le jeu s'adresse à un sujet générique dépouillé de ses défenses sociales secondaires (ce qui explique peut-être que le plus grand nombre de joueurs soient ce que nous appelons socialement des «femmes») : le jeu établit un circuit fermé entre le cerveau limbique - qui gère la mémoire affective -, la main et l'écran. Candy Crush n'est pas un jeu d'apprentissage qui exerce l'habilité du joueur pour l'améliorer.
Un jeu addictif
C'est un simple jeu de hasard installé dans l'un de nos techno-organes externes le plus accessible et intime : le téléphone mobile. C'est Las Vegas dans la paume de ta main. L'objectif de Candy Crush n'est pas d'enseigner quoi que ce soit à l'usager, mais bien de capturer la totalité de ses capacités cognitives pendant un temps donné et de s'approprier ses ressources libidinales en faisant de l'écran une surface masturbatoire subrogée. Sur Candy Crush, le joueur ne gagne jamais rien : quand il termine un niveau, c'est l'écran qui orgasme.
Par ailleurs, Candy Crush remet en question la relation entre liberté et gratuité défendue par les partisans de la piraterie : la nouvelle stratégie de colonisation du monde virtuel passe par la création d'un jeu aussi simple que possible qu'on offre gratuitement, faisant en sorte que le joueur potentiel passe un maximum d'heures connecté. Une fois que le jeu a été greffé dans les habitudes vitales de l'usager, c'est le temps de jeu lui-même et ses formes associées de dépense (vies supplémentaires et boosters) qui sont producteurs de bénéfices.
Le joueur de Candy Crush gère une multiplicité d'écrans : il est souvent physiquement situé face à un écran d'ordinateur ou de télévision qui ne fonctionne plus comme cadre visuel principal, mais plutôt comme fond et périphérie, en même temps qu'il maintient un aller et retour incessant entre Facebook, Yahoo, Twitter, Instagram... Le chaste travailleur télé-techno-masturbateur contemporain est comme un aiguilleur virtuel enfermé dans une tour de contrôle quichotesque depuis laquelle il update d'une main tandis que de l'autre il ordonne des rangées de bonbons numériques.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.