Une lettre officielle et solennelle du Secrétaire Général de l'Union du Maghreb Arabe Taïeb Baccouche a été adressée le 15 septembre 2016 au Sommet de l'Union Européenne et au Sommet de l'ONU. A la lumière des résolutions du Sommet du G20 des 4 et 5 septembre 2016 à Hangzhou, en matière de politique migratoire et de réfugiés, le nouveau Secrétaire Général de l'Union du Maghreb Arabe et ancien Ministre des Affaires Etrangères Taïeb Baccouche est monté au créneau. Il est vrai que la région Maghreb, au sud des rives Méditerranéennes de l'Europe, est la première concernée par cette crise migratoire. Le Secrétaire Général de l'Union du Maghreb Arabe vient d'interpeller le Président du Conseil Européen Donald Tusk, d'une part, et le Secrétaire Général des Nations-Unies Ban Ki-mon, d'autre part, à l'occasion des Sommets respectifs des Chefs d'Etats de l'Union Européenne à Bratislava du 16 septembre 2016 et du Sommet des Chefs d'Etats à New-York du 19 septembre 2016, relatifs à la politique migratoire et à ses effets. Taïeb Baccouche appelle à une politique globale, concertée et coordonnée, au sein d'une même instance ad hoc. Ce message du Secrétaire Général de l'Union du Maghreb Arabe Taïeb Baccouche a été adressé le 15 septembre 2016 au Sommet de l'Union Européenne et au Sommet de l'ONU, mais également à la presse internationale, dans des termes dont la teneur est jointe. TENEUR DE LA LETTRE ADRESSEE PAR TAÏEB BACCOUCHE A BAN KI-MOON ET A DONALD TUSK « En ma qualité de Secrétaire Général de l'Union du Maghreb Arabe, qui est constituée des cinq Etats du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie, Libye), je prends le soin de vous faire parvenir le présent courrier, en ne doutant pas qu'il rejoigne les préoccupations qui sont les vôtres et afin que vos services puissent le transmettre aux délégations des Chefs d'Etats et de Gouvernement conviés aux Sommets sur la politique migratoire, qui se tient le 16 septembre 2016 à Bratislava et le 19 septembre 2016 à New-York. Ainsi que ceci a été souligné, à l'issue du 11ème Sommet du G20 les 4 et 5 septembre 2016 à Zangzhou en Chine, les dirigeants des grands pays de la planète ont qualifié la crise migratoire et celle des réfugiés de «défi mondial dont le poids doit être partagé entre les pays». De son côté, le Conseil Européen et les dirigeants de l'Union Européenne s'étaient penché les 28 et 29 juin 2016 à Bruxelles, sur le constat que les flux migratoires se développent actuellement dans la zone méditerranéenne et sur la nécessité de disposer d'un nouveau cadre de partenariat pour la coopération avec les différents pays d'origine ou de transit, en vue d'une solution durable. La rive sud de la Méditerranée, et principalement les pays du Maghreb, se trouvent être les premiers partenaires concernés par cette migration de populations, tant par son aspect économique que par son aspect humanitaire. La réunion d'intersection, qui s'était tenue les 29 février et 1er mars 2016 au siège des Nations-Unies à New-York, avait avancé des objectifs de développement durable qui, pour la première fois, assimilent la migration comme partie intégrante de la politique de développement. L'Union du Maghreb Arabe considère qu'en 2016, le dialogue international sur la migration devra avoir pour but de stimuler des discussions approfondies sur la mise en œuvre, le suivi et l'examen des aspects et des objectifs de développement durable relatifs à la migration. L'Union du Maghreb Arabe met notamment l'accent sur l'intérêt à porter à la situation des travailleurs migrants, sur la nécessaire prise en considération de la croissance économique du travail décent, sur l'utilité incontournable que le statut migratoire soit explicitement mentionné et pris en considération dans les approches politiques et économiques des instances internationales, sur le besoin de toutes les parties d'instauration d'une politique migratoire fondée sur la dignité humaine, sur une approche globalisante indispensable de tous les aspects de la migration. L'Union du Maghreb Arabe se joint à l'intérêt manifesté sur cette thématique par le Sommet européen du 16 septembre 2016 à Bratislava et par le Sommet du 19 septembre 2016 aux Nations-Unies à New-York, dans le souci d'un équilibre négocié des intérêts et d'une coopération adaptée, entre les pays originaires des migrants et les pays de destination et notamment entre le Maghreb et l'Europe. Les dirigeants de différents pays de destination de ces flux migratoires semblent se laisser attirer par la mise en œuvre d'une politique de retours rapides de migrants, d'établissements de moyens incitatifs au départ et de création de nouvelles synergies relationnelles entre leurs propres Etats. L'Union du Maghreb Arabe, appelle pour sa part, à une prise ne compte de ceux dont sont originaires les populations migrantes et à une politique globale, concertée, coordonnée au sein d'une même instance ad hoc. Ceci dans le respect de la souveraineté nationale de chacune des parties » Taïeb BACCOUCHE – Secrétaire Général de l'Union du Maghreb Arabe – UMA – 15 septembre 2016.