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Interview de Lotfi Abdelli
Publié dans Tuniscope le 19 - 06 - 2009

On l'a souvent décrit en colère, vitupérant, se rongeant les ongles au sang, affolé et affolant, créatif, talentueux et ultra méfiant. Mais Lotfi Abdelli nous a accueillis avec le sourire. Il accorde sa confiance en lâchant de précieux propos. Il parle fort, certes, s'emporte, mais ses doutes sont aussi bruyants que ses convictions. Si ça c'est de la colère, alors tous ces jugements ont tort. Interview. On l'a souvent décrit en colère, vitupérant, se rongeant les ongles au sang, affolé et affolant, créatif, talentueux et ultra méfiant. Mais Lotfi Abdelli nous a accueillis avec le sourire. Il accorde sa confiance en lâchant de précieux propos. Il parle fort, certes, s'emporte, mais ses doutes sont aussi bruyants que ses convictions. Si ça c'est de la colère, alors tous ces jugements ont tort. Interview.
On l'a souvent décrit en colère, vitupérant, se rongeant les ongles au sang, affolé et affolant, créatif, talentueux et ultra méfiant. Mais Lotfi Abdelli nous a accueillis avec le sourire. Il accorde sa confiance en lâchant de précieux propos. Il parle fort, certes, s'emporte, mais ses doutes sont aussi bruyants que ses convictions. Si ça c'est de la colère, alors tous ces jugements ont tort. Interview.

Tu dois être content de pouvoir enfin faire ton one-man-show ?
Oui. Je suis content parce que j'ai réalisé finalement mon rêve. Je suis arrivé à exprimer mes souffrances, mes pensées et mes peines de jeune artiste et citoyen. J'ai été enchanté par la réaction du public qui a apprécié mes blagues et mes critiques. Les applaudissements du public est une vraie récompense pour l'effort que j'ai fourni.
Il se passe quelque chose d'intéressant dans ta carrière en ce moment : on dirait que tu as enfin décidé d'être toi-même et non ce que les autres aimeraient que tu sois.

Quand tu es acteur, tu dépends du désir des autres. J'ai eu l'honneur de servir les projets des autres, de concrétiser les scénarios des grands réalisateurs en Tunisie. L'un des buts de « Made in Tunisia » est de m'exprimer moi-même sur les problèmes de ma génération. Je pense que le cinéma et le théâtre manquent d'une mise à jour par rapport aux soucis de la rue tunisienne. Alors que je suis très proche de la foule, et je partage avec les gens la vie ordinaire de tous les jours.

Comment tu as réussi à gagner la complicité de Lamine Nahdi, roi du One-man-show en Tunisie ?

(Lamine Nahdi a soutenu Lotfi Abdelli lors de son premier one-man-show. Il était présent, près de la scène, debout avec un large sourire et des fous rires parfois. A la fin du spectacle, il a surpris Lotfi en montant sur scène pour le féliciter et saluer le public)

J'ai une grande estime envers Lamine Nahdi, symbole du one-man-show en Tunisie. Mon estime s'est encore approfondie en expérimentant ce genre de spectacle qui nécessite beaucoup de travail et de concentration. J'ai gagné la complicité de Lamine par mon travail, parce qu'il a apprécié, sincèrement, le one-man-show. Et j'en suis certain car c'est une personne franche et honnête. D'ailleurs, il a critiqué d'autres travaux devant tout le monde et en plein public. En montant sur scène pour saluer le public avec moi, Lamine m'a vraiment touché au fond du cœur. Je comprends de ce geste qu'il me confit la poursuite du chemin et la prise de la relève ce qui est un grand honneur pour moi.

As-tu prévu ce succès pour ‘Made in Tunisia » ?

Non. Ouvertement, je n'ai pas prévu ce succès avec « Made in Tunisia ». Bien que je me suis fixé un objectif très difficile à réaliser et qui me donne deux uniques possibilités : soit que je cartonne et que je fasse un grand pas en avant ou que j'arrête immédiatement et définitivement mon parcours d'artiste. la réussite n'était pas évidente et j'ai eu énormément peur avant de présenter le spectacle.

Pourquoi tu t'es mis dans un tel défi si dangereux ?

Parce que ça ne sert à rien de rester dans la médiocrité des petits rôles de quelques feuilletons ramadanesques. Je me suis fixé ce défi parce que mon esprit de compétition ne me permet pas de se contenter de quelques timides félicitations entre amis. Je ne serais satisfait qu'en voyant la salle fort résonnante par les applaudissements, par une grande réussite qui donne un saut énorme à ma carrière. J'ai accepté ce défi parce que je suis persuadé que mes capacités vont plaire au public tunisien.

Quelle est ta définition de la critique ?

La critique est un point de vue personnel sur la vie. Je peux avoir une critique qui te paraît banale ou je peux être dans une critique que tu ne partage pas. C'est relatif et c'est purement personnel. En plus, la critique doit être constructive. C'est-à-dire, si tu critiques, tu dois aussi donner l'alternative ou bien la solution. Autrement dit, vaut mieux s'abstenir de critiquer si on n'a pas une proposition meilleure. J'adopte cette même vision dans « Made in Tunisia ».

Comment tu as utilisé cette vision pour critiquer de Chouffli Hal et Maktoub dans « Made in Tunisia » ?

J'ai toujours encouragé ces deux feuilletons particulièrement. Je trouve que Maktoub est en train de faire de très belles choses. Je ne l'ai pas vraiment critiqué dans le one-man-show, c'était juste une petite taquinerie. Concernant Chouffli Hall, je pense qu'elle aurait dû s'arrêter pour ne pas perdre de sa valeur et de son succès. Ça veut dire que je ne critique pas l'œuvre ou les acteurs mais je critique juste la direction de la sitcom.

Par contre, j'ai critiqué « Midou » de Chouffli Hal, lorsque l'un de mes personnages, homosexuel comme Midou, critique Lotfi Abdelli et manifeste son avis sur Midou. En vérité, le personnage de Midou a suscité beaucoup de réactions. Il y a ceux qui l'ont apprécié et d'autres qui l'ont critiqué.

Peux-tu nous expliquer le mélange entre la réalité et la fiction dans « Made in Tunisia » ?

Je joue le rôle de plusieurs personnages et du narrateur qui intervient constamment pour raconter l'histoire et donner un avis… j'ai choisi d'être moi-même le narrateur parce que je ne veux pas me déguiser derrière un personnage fictif. Je veux, au contraire, faire avec transparence le portrait d'un simple citoyen que je suis finalement. Le citoyen qui subit les pressions de tous les jours, qui s'adapte au mauvais et au beau temps comme on le dit. Je ne crois pas que je me suis mis en valeur en s'introduisant comme narrateur. Au contraire, j'ai montré à travers la pièce, toutes mes faiblesses et mes défauts. Et j'ai eu la belle surprise de plaire au public.

Est-il vrai, d'après toi, que l'objectif du one-man-show est de faire rire ?

Un one-man-show doit avoir plusieurs objectifs. Faire rire seulement n'est pas une affaire pour un vrai comédien. Les différents objectifs du spectacle rendent l'humour plus profond et à plusieurs dimensions. Je ne me permets pas un humour vide, qui ne provoque pas la conscience du public.
Dans ce sens, j'apprécie beaucoup dans mon show, le feedback du public. Je pense que le one-man-show doit faire rire pour pouvoir passer des choses très douloureuses. Autrement, l'humour est la seule manière de faire avaler la pilule.

As-tu d'autres grands rêves après la réalisation de ce one-man-show ?

Je suis toujours dans ce même rêve que je souhaite garder le plus longtemps possible. Le vrai objectif est de rester dans le même niveau de la réussite et du succès. D'enchainer les spectacles et de faire évoluer « Made in Tunisia ». Je suis toujours sous le charme de ce même rêve que je vis avec les gens qui m'entourent et avec le public.


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