La Tunisie se trouve sous pression : L'organisation de défense des droits de l'homme reproche à l'Etat de restreindre la liberté de circulation des personnes. L'organisation de défense des droits humains Amnesty International accuse les agences de sécurité tunisiennes de restreindre la liberté de mouvement de milliers de personnes. Au cours des cinq dernières années, la liberté de mouvement de près de 30 000 personnes a été compromise au nom de la sécurité nationale, a annoncé Amnesty mercredi. Les mesures étaient souvent illégales et imposées sans contrôle judiciaire par le ministère tunisien de l'intérieur. Après plusieurs attaques terroristes majeures en 2015, les autorités tunisiennes ont renforcé les mesures de sécurité dans le pays et imposé l'état d'urgence qui perdure aujourd'hui. Entre autres choses, les forces de sécurité peuvent restreindre la liberté de voyager et priver des suspects de leurs passeports. Plusieurs Tunisiens déportés d'Allemagne tombent également d'après des informations de l'agence DPA, au titre des soi-disant mesures S17. L'un des cas à citer était celui de l'entrée d'une allemande qui voulait rendre visite à son mari tunisien et avait été empêchée. "Les mesures actuelles restreignent la liberté de circulation des personnes, sont dépourvues de base légale et ne peuvent être justifiées comme il convient" a déclaré Heba Morayef, directrice d'Amnesty International pour le Moyen-Orient. Les mesures ne constituent pas une solution aux menaces à la sécurité en Tunisie, ajoute-t-elle. Le pays d'Afrique du Nord avait également mis en œuvre ces mesures après que des centaines de Tunisiens eurent rejoint les milices de l'État islamique (EI) en Libye et en Syrie.