"La question libyenne sera la priorité absolue de la Tunisie tout au long de son mandat au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies en tant que question stratégique et vitale pour notre pays, qui n'épargnera aucun effort pour parvenir à une solution politique consensuelle dans ce pays frère", a déclaré jeudi le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khamis Jhinaoui. Cité par une source dudit ministère, M. Jhinaoui s'est exprimé lors d'une conférence à Tunis organisée par l'Association tunisienne des Nations Unies, à l'occasion de la Journée de l'ONU.
"La Tunisie reste attachée à la légitimité internationale et au respect du droit international et fermement convaincue que les Nations Unies sont le meilleur outil de la communauté internationale pour faire face aux conflits en cours dans le monde et les résoudre par des solutions politiques pacifiques", a souligné le ministre.
"La Tunisie est pleinement convaincue du rôle fondamental des Nations Unies en tant que plate-forme essentielle pour l'action collective, la coopération et la consultation (...) la Tunisie œuvre, depuis son indépendance, à nourrir une participation effective au cœur des différentes instances et institutions spécialisées de l'organisation onusienne", a déclaré M. Jhinaoui.
Pour le chef de la diplomatie tunisienne, l'ONU a accumulé, au cours de ses 74 ans d'existence, de nombreux succès et réalisations dans les domaines de la résolution des conflits, du maintien de la paix, du désarmement, de la lutte antiterroriste, de la consolidation des droits de l'Homme, de la promotion de la démocratie, du développement et de la lutte contre la pauvreté.
"Au cours des quinze dernières années, le taux de pauvreté s'est atténué de moitié et les conditions de vie à travers le monde se sont considérablement améliorées", a affirmé le ministre.
Ce dernier estime toutefois que les acquis réalisés par l'ONU depuis sa création "ne devraient pas cacher la grandeur des défis auxquels l'Organisation et la communauté internationale sont confrontées", soulignant à cet égard que les conflits en cours, en particulier dans les régions arabo-africaines, la propagation du terrorisme et les effets du changement climatique sur la paix et la sécurité internationale demeurent les principaux défis actuels à relever.
M. Jhinaoui a par ailleurs pointé du doigt l'aggravation des inégalités entre les nations et au sein des sociétés sur les plans économique, social, technologique et scientifique, "mais surtout la tendance de certains Etats à résoudre unilatéralement certaines questions internationales conformément à leurs intérêts".
Evoquant le mandat de son pays en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2020-2021, M. Jhinaoui a insisté sur le fait que ce statut "serait l'occasion de contribuer aux efforts de restauration de la paix et de la sécurité internationales et de réaffirmer son attachement au multilatéralisme dans la politique internationale face à une tendance unilatérale de plus en plus visibles sur la scène internationale".
Le chef de la diplomatie tunisienne a ajouté que son pays avait placé parmi ses priorités au Conseil de sécurité le règlement pacifique des conflits en coordination avec les organisations régionales, comme stipulé dans la Charte des Nations Unies, ainsi que le renforcement de son rôle dans la prévention des conflits, la diplomatie préventive et la lutte contre le terrorisme.