Aucun politicien tunisien ne pourra affirmer comme le Président Macron l'a fait pour la France que les gens en quarantaine continueront à être payés et que les malades seront soignés QUOI QU'IL EN COUTE, parce que nous sommes très loin du compte et que l'Etat tunisien n'a pas d'argent pour ça… M. Chedly Ben Ammar, fin connaisseur du monde de l'économie et de la finance décrypte la situation : Covid-19 : « Si tous n'en mouraient pas, tous en étaient atteints… » (La Fontaine, « Les animaux malades de la peste ») Ce 13 mars, M. Fakhfakh, le Premier Ministre tunisien, a informé la population des mesures sanitaires relatives à la pandémie causée par le covid-19 : fermeture des frontières maritimes, limitation drastique du nombre des liaisons aériennes, suspension des manifestations de tous genres, suspension des prières en commun, fermeture des cafés, discothèques et restaurants à partir de 16 heures, qui viennent s'ajouter à la fermeture des écoles, universités et garderies ainsi qu'au confinement durant 14 jours des personnes venant de pays à risques déjà de mise auparavant. CE N'EST PAS SUFFISANT. Les contaminations épidémiques ou pandémiques suivent des courbes statistiques immuables et intemporelles si, et les siècles précédents le savaient, la quarantaine n'est pas appliquée avec la plus grande détermination – ou alors, on n'agit pas, comme les Anglais, en laissant mourir les faibles, jusqu'à ce que s'établisse une immunisation collective, ce qui éventuellement se produit quand 60 % de la population aura été contaminée par le virus. Et même là, il s'agit d'un pari insensé : ce virus, comme tous ceux apparentés à la grippe, mute rapidement, et nul ne sait actuellement combien durerait l'immunité d'une personne qui aurait guéri de la maladie… D'aucuns paniquent et se ruent sur les denrées non périssables pour les stocker, d'autres se rient des risques et des menaces et continuent à fréquenter les cafés, à serrer les mains et à embrasser vieillards et enfants, comme les Italiens l'ont d'abord fait, avant de sombrer dans le tragique de la pandémie… Paniquer ou vivre dans le déni sont les deux faces d'une même bêtise !!! Devant les virus, contre lesquels les antibiotiques sont inefficaces, nous sommes tous égaux, ni l'argent, ni le statut social ne peuvent nous protéger, seul le respect des mesures de confinement peut nous aider. NOUS DEVONS LIMITER NOS MOUVEMENTS. Ne pas arrêter de travailler mais en limitant les contacts avec les autres : NOUS LAVER LES MAINS AU MOINS TOUTES LES HEURES, avec du savon ou du gel hydro alcoolique, porter des gants si nous le pouvons parce que le virus se dépose partout et ne meurt pas immédiatement à l'air libre. Porter des masques lorsque nous avons affaire à de nombreuses personnes… Il semblerait que le covid-19 pénètre dans nos corps par contact avec les muqueuses, c'est-à-dire les peaux humides : les yeux, la bouche, les plaies… Si nos mains sont en contact avec le virus et touchent ces parties-là de notre corps, nous sommes infectés : la maladie progresse en nous durant 14 jours avant de se déclarer, et pendant tout ce temps où nous sommes atteints sans avoir l'air d'être malades, nous contaminons les autres !!! Alors arrêtons de faire les enfants et de râler sur nos habitudes mises elles aussi en quarantaine, c'est une question de vie ou de mort. L'isolement doit se faire à tous les niveaux. Il faut immédiatement isoler le pays, FERMER LES FRONTIERES TERRESTRES ET AERIENNES qui ne le sont pas encore. Pour les personnes confinées parce que testées positivement au virus, il faut METTRE EN PLACE DES STRUCTURES D'ACCUEIL : cela n'a pas de sens d'obliger les gens à rester chez eux pour infecter le reste de leur famille ou de leurs colocataires, surtout quand une grande partie de la population vit à 5 ou 6 personnes dans une seule pièce. Il faut veiller à ceux qui nous entourent. Le respect des mesures sanitaires ne dispense pas de l'aide au voisin, au proche, au parent qui ne peut plus sortir pour acheter de quoi manger ou se soigner. La SOLIDARITE entre tous est plus que jamais nécessaire – la SOLIDARITE FINANCIERE AUSSI. Notre économie est très fragile. Aucun politicien tunisien ne pourra affirmer comme le Président Macron l'a fait pour la France que les gens en quarantaine continueront à être payés et que les malades seront soignés QUOI QU'IL EN COUTE, parce que nous sommes très loin du compte et que l'Etat tunisien n'a pas d'argent pour ça… Dès aujourd'hui, un FONDS DE SOLIDARITE COLLECTIVE doit être instauré pour que les Tunisiens qui en ont les moyens puissent y verser leurs dons, des dons qui devront être utilisés pour aider le ministère de la Santé à gérer au mieux cette crise. Pensez donc : 12 millions de Tunisiens, une crise médicale majeure et quelques 300 lits de réanimation dans le public !!! Il faut des lits pour les malades, des conduites d'oxygène, des masques, des respirateurs et des ventilateurs, il faut de l'hygiène, plus que jamais. Il faudra peut-être également se résoudre à réquisitionner certaines structures médicales – et en parlant de réquisitions nécessaires, des hôtels aujourd'hui vides peuvent être affectés à l'accueil des personnes en isolement forcé. Aujourd'hui, il ne devrait plus y avoir de partis, de nord, de sud ou de centre, de riches ou de pauvres, de jeunes ou de vieux – il n'y a plus QU'UN SEUL PEUPLE ET UNE SEULE NATION, qui parlent d'une voix commune, et qui luttent tous ensemble contre un ennemi, certes microscopique, mais ultra-dangereux. Réconcilions-nous avec nous-mêmes et entre nous. Et n'oublions pas de prier Dieu pour qu'il nous aide, parce qu'il est proche de nous et exauce nos prières : « Et quand Mes serviteurs t'interrogent sur Moi... alors Je suis tout proche: Je réponds à l'appel de celui qui Me prie quand il Me prie. Qu'ils répondent à Mon appel, et qu'ils croient en Moi, afin qu'ils soient bien guidés. » Coran, Sourate El Baqara, verset 186