Les patients atteints du Covid-19, passés en réanimation ou atteints de formes sévères, présentent des complications majeures à la maladie, pouvant affecter toutes les fonctions du corps. Ces séquelles parfois impressionnantes sont-elles réversibles ? Quel espoir de retour à la normale pour ces patients restés intubés parfois plusieurs semaines ? Pour les patients touchés par les formes graves de Covid-19, le retour à la normale va s'avérer long et difficile. Il est encore bien trop tôt pour connaître exactement les séquelles à long terme causées par la maladie, mais plusieurs études ont récemment mis en évidence des signes inquiétants. Tout d'abord, une longue période passée sous intubation entraîne elle-même des complications. « Le fait d'être intubé, ventilé, sédaté, provoque un hyper-métabolisme du corps, qui fait que l'on consomme trop de calories, donc les muscles fondent, détaille David Mispelaere, pneumo-cancérologue à l'hôpital privé de Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine), au site France info. On peut donc avoir des difficultés de retour à la marche ». Il y a aussi un risque d'insuffisance rénale et de thrombose vasculaire dû à l'immobilisation. La plupart des séquelles causées par la maladie ne sont pas dues au virus lui-même, mais à l'inflammation provoquée par une réponse immunitaire trop forte, qui peut endommager les poumons, mais aussi le cœur, les reins, le foie ou le cerveau. Le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), l'un des symptômes les plus graves engendrés par le Covid-19, peut ainsi causer une fibrose pulmonaire, une mauvaise cicatrisation du tissu conjonctif des poumons qui mène à une diminution des capacités respiratoires. Cela concernerait environ 10 % des patients atteints du SDRA. D'autres organes risquent de trinquer. Une étude publiée en avril dans la revue JAMA évoque ainsi une infiltration du myocarde par des cellules inflammatoires pouvant entraîner une myocardite. Une autre étude suggère que le virus pourrait affecter le système nerveux central, avec des manifestations neurologiques comme des pertes de conscience et des troubles cérébrovasculaires aigus. « Nous avons remarqué que de nombreux patients souffrent de délires durant leur réanimation », confirme Wesley Ely, un pneumologue de la Vanderbilt University Medical Center (États-Unis) qui s'exprime dans Science. Des troubles pouvant toutefois provenir des sédatifs administrés ou du manque d'oxygénation du cerveau qui entraîne la mort des neurones.