Saida Ounissi ancienne ministre de l'Emploi et de la Formation Professionelle a réagi à léviction de Youssef Fennira de l'ANETI. Suite à la décision de Fethi Belhaj ministre de la formation professionnelle et de l'emploi dans le gouvernement sortant de Elyes Fakhfakh, Saida Ounissi a publié ce texte pour apporter son soutien à Youssef Fennira récemment demis de ses fonctions à la tête de l'ANETI. Je vais sortir de ma réserve habituelle et de ma relative tiédeur par rapport à tout ce qui se passe au niveau de ce gouvernement sortant sans légitimité politique aucune, pour dire mon étonnement face au changement que vient d'opérer le ministre de l'emploi à la tête de l'ANETI. Youssef Fennira, jeune trentenaire, fils du secteur de l'emploi et spécialiste de l'employabilité, ayant fait ses preuves dans le privé et dans le monde de la coopération internationale vient d'être remercié, sans raisons. Youssef avait enclenché, en Juin 2019, une énorme opération de réforme de la boîte ANETI. Je lui avais donné un feu vert total au moment de sa nomination et il n'a jamais déçu. Ni par son ambition, ni par la haute estime dans laquelle il tenait l'Etat et ses institutions. Il respectait l'administration et il a su faire éclore en chacun de ses collaborateurs une envie de changement et de dépassement de soi. Il a été capable en très peu de temps, de donner à l'ANETI une nouvelle image, de fédérer les troupes et de créer de l'adhésion autour de la vision ANETI 2030. Il a sillonné le pays en trois mois et a rencontré TOUS les employés de l'ANETI pour rassurer et s'assurer qu'il avait une équipe prête à relever le défi du renouvellement. Il a mis le cap sur l'entrepreneuriat et a décidé d'en finir avec la perception de l'ANETI comme étant une boîte postale pour percevoir des prestations sociales. Quelle aberration tout de même ces gens, démissionnaires, qui savent pertinemment qu'ils sont appelés à quitter leur poste dans peu de temps, procéder à des nominations de dernière minute, avec une telle aisance. Quelle aberration qu'ils puissent le faire sans que la Kasbah n'y voit à redire. Ah, mais ils ne sont pas d'Ennahdha, donc ce n'est pas grave ... ni pour le chef du gouvernement démissionnaire, ni pour les faiseurs d'opinions qui ne se mécontentent pas du fait qu'un responsable soit démis de ses fonctions dans des conditions semblables. Un responsable qui ne s'est rendu coupable ni de mauvaise gestion, ni de corruption, ni de conflit d'intérêts. Qui n'a jamais cherché a placer ses proches dans les arcanes de l'Etat, qui n'a jamais porté préjudice à l'intérêt général, qui voyait sa mission comme un service civique. Comme une chance énorme que lui donnait le destin de contribuer à réformer son pays. Je partage l'amertume certaine de Youssef Fennira et de toute une génération. Elle qui sait pertinemment qu'elle n'a tout simplement pas de place dans notre pays.