Les résultats de la situation économique ont été pires que tout ce à quoi on s'attendait, cette année (avril, mai et Juin), car la Banque centrale avait prévu, il y a quelques jours, que la récession économique se situerait dans les limites de 12% au maximum pour ce deuxième trimestre, et c'était environ le double de ce taux qu'on a consigné. On constate d'emblée que cette récession tunisienne a l'un des taux les plus élevés enregistrés au monde, car la récession européenne était de l'ordre de 12% et le taux le plus élevé était le dernier atteint en Grande-Bretagne à 20,4%, alors que ce pourcentage ne dépassait pas 10% dans un pays comme l'Allemagne. En Tunisie, tous les secteurs ont fortement reculé à l'exception de l'agriculture et de la pêche, qui ont connu une croissance positive de 3,6%. Quant à l'industrie manufacturière, elle a diminué de 27%, et les services commercialisés (tourisme, transports, communications) de 30,4%. Même si nous attendions tous une récession significative au deuxième trimestre, ce record de L'indice de référence indique un constat dangereux : la récession de l'économie tunisienne pendant toute l'année 2020 pourra dépasser 10% tant que nous aurons atteint 11,9% en taux de récession au cours de ce premier semestre et tant que tous les éléments de la baisse de croissance sont disponibles pour se poursuivre pendant le reste de cette année. Quelqu'un pourrait dire que nous sommes devant de simples chiffres et des comptes qui ne signifient peut-être rien de tangible dans la vie des gens, mais le contraire est absolument vrai car le premier résultat de cette récession d'ici trois mois seulement sera une baisse du nombre de travailleurs de 161000, tandis que le nombre de chômeurs augmentera d'environ 114000 nouveaux chômeurs. Le taux de chômage du travail a grimpé à 18% au cours de ce deuxième trimestre. Cela signifie que la première vague du tsunami social a eu lieu. Toutes les décisions et mesures prises par le gouvernement pour faire face aux répercussions sociales de la crise sanitaire n'ont pas été suffisamment efficaces pour empêcher ce flux rapide de chômage et la marginalisation de larges couches de la société ... sachant que des vagues supplémentaires nous attendent, susceptibles de causer la perte de postes d'emploi.