Le terroriste de Nice serait Brahim Aissaoui né en Tunisie le 29 mars 1999. Et il est arrivé en France via l'Italie, après son arrivée à Lampedusa le 20 septembre. Une nouvelle qui déclenche la polémique en Italie contre le premier ministre et le ministre de l'Intérieur: "Si c'est vrai, Conte et Lamorgese ont la responsabilité morale de l'attentat et le ministre doit démissionner", attaque le leader de la Ligue du Nord Matteo Salvini. Le vice-ministre de l'Intérieur Matteo Mauri (Pd) répond: "Des accusations instrumentales et absurdes". Le 20 septembre, une vingtaine de bateaux arrivent à Lampedusa, transportant à bord des centaines de migrants tunisiens. Parmi eux, il y a Brahim. Etant donné que le centre de l'île est surpeuplé et qu'il y a l'urgence de Covid-19, les nouveaux arrivants sont chargés sur le navire de quarantaine Rhapsody. Entre le 8 et le 9 octobre, ils ont atterri à Bari, tandis qu'à Agrigente, un dossier d'immigration clandestine a été ouvert pour Brahim (comme pour des centaines d'autres compatriotes). A Bari, le débarquement des migrants de la Rhapsodie dure deux jours. Brahim est enregistré et photographié. Et les contrôles de son identité, sur les bases de données des forces de l'ordre italiennes, ne révèlent aucune autre tentative d'entrée en Italie, casier judiciaire ou rapports de renseignement. Les autorités tunisiennes ne le signalent pas non plus, du moins semble-t-il, comme un élément radical ("sinon il aurait été rapidement expulsé, comme cela s'est produit pour d'autres sujets", fait valoir une source d'enquête). Brahim n'est donc pas transféré dans un centre de rapatriement: il reçoit un arrêté de rejet, signé par le préfet de Bari et accompagné d'un ordre du commissaire de quitter l'Italie dans les 7 jours. De Bari à Nice… Que fait le jeune de 21 ans à ce moment-là? Ses mouvements et ses connaissances entre le 9 octobre et hier font partie des "trous noirs" que les agents français et italiens tentent de combler. Une partie des mouvements pourrait être reconstituée à travers la toile et la carte sim de son smartphone, à moins qu'il n'en ait changé plusieurs. Dans sa poche, on a trouvé une feuille émise par la Croix-Rouge italienne, avec les détails personnels. Un mois est court pour devenir jihadiste. Avait-il déjà développé des convictions extrémistes en Tunisie? Il fréquentait-il les cercles radicaux ou les mosquées? Les agents français, tunisiens et italiens recherchent des pièces pour reconstituer le puzzle…