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Ghannouchi à propos de l'Egypte : La rencontre entre l'Islam et la démocratie reprendra son cours
Publié dans Tuniscope le 05 - 07 - 2013

Dans une interview accordée au quotidien français Le Monde, le leader du parti Ennahdha est revenu sur plusieurs sujets dont la destitution de Mohamed Morsi, les éventuelles répercussions de la crise en Egypte sur le paysage politique en Tunisie et la visite de François Hollande.
Quelle est votre réaction sur la destitution du président égyptien Mohamed Morsi par l'armée ?
C'est un moment de recul. Un recul qui arrive dans une période historique de révolutions démocratiques. Mais nous pensons que c'est juste un arrêt et que la rencontre entre l'islam et la démocratie reprendra son cours. Nous ne sommes plus à l'époque des coups d'Etat et des idéologies nationalistes. Le temps de Nasser, comme celui de Moubarak, est passé, malgré la nostalgie de certains.

L'Egypte est un pays important. Ce coup d'Etat envoie des signaux négatifs et encourage les groupes extrémistes. Al-Zawahiri est ravi ! Il a d'ailleurs publié un communiqué dans lequel il qualifie de rêveurs les islamistes qui pensent pouvoir changer les choses par les urnes. Je crains un glissement vers la violence en Egypte, mais je ne pense pas que les Frères musulmans y auront recours, parce que c'est contradictoire avec leur stratégie.

Des millions d'Egyptiens sont cependant descendus dans la rue avant l'intervention de l'armée...

Oui, il y avait une foule massive, mais en face, d'autres places que celle de Tahrir ont été investies avec autant de monde, il y avait une rue contre une autre rue et tout cela a été tranché non par les urnes, mais par un général qui a sifflé la fin du match. Depuis quand l'armée doit-elle arbitrer ? Certes, il y a des difficultés sociales, comme il en existe en Tunisie ou dans les banlieues françaises, mais cela ne suffit pas à légitimer un coup d'Etat. Ces problèmes ont été instrumentalisés. Tout cela a été préparé. On a même vu des listes toutes prêtes d'arrestations et un scénario déjà établi avec la nomination, en dehors d'un cadre légal, du président du Conseil constitutionnel, alors que la seule condition, normalement, pour ce cas de figure, était le décès du raïs. La Constitution a été suspendue, des médias fermés. C'est la loi de la force. Comment les modernistes trouvent-ils refuge auprès des chefs religieux, musulman et copte, instrumentalisés pour soutenir un coup d'Etat ? Comment peuvent-ils fêter la décision d'un général ? C'est un échec de toute l'élite égyptienne.

Les Frères musulmans au pouvoir n'ont-ils pas commis beaucoup d'erreurs ?

C'est possible, mais cela ne justifie pas le coup d'Etat. Il y a deux semaines, j'étais en Egypte où j'ai rencontré l'opposition représentée par Hamdine Sabah . Il demandait des réformes politiques, le remplacement du chef du gouvernement et de plusieurs ministres par de nouveaux responsables désignés par Morsi mais approuvés par l'opposition, afin de garantir la neutralité de ceux responsables, de près ou de loin, des prochaines élections. J'ai transmis ces revendications. C'est ce que nous avons nous-mêmes fait en Tunisie en nommant des technocrates à la tête des ministères régaliens pour garantir le consensus national. J'ai pensé que cela était possible aussi en Egypte, mais les Frères musulmans n'ont pas accepté ces demandes et il s'est passé ce qui est arrivé.

Craignez-vous une contagion en Tunisie ?

Certains Tunisiens pensent qu'il y a des similitudes, mais nous sommes face à deux cas complètement différents. Nous avons d'un côté une armée qui a tous les pouvoirs depuis soixante ans et qui cherche à les récupérer, et de l'autre, en Tunisie, une armée professionnelle qui n'a jamais fait de politique. En Tunisie, il y a un gouvernement d'union qui rassemble des islamistes et des laïques. Et nous avons, à Ennahda, fait beaucoup de concessions pour éviter toute polarisation. Nous avons cédé sur l'inscription de la charia dans la future Constitution, nous avons accepté un régime mixte mi-parlementaire, mi-présidentiel. Nous vivons une démocratie consensuelle et non de majorité.

Ce qui s'est passé en Egypte montre que nous avons eu raison, cela va même nous permettre d'élargir le consensus et de convaincre des extrémistes et les courants plus radicaux chez Ennahda de suivre cette stratégie que je conduis.

La grave crise que traverse l'Egypte ne va rien changer ici ?

Nous n'avons pas besoin d'un coup d'Etat pour savoir que nous devons accélérer notre transition, finir la Constitution et organiser au plus vite des élections, d'ici à la fin de cette année, je l'espère. Ceux qui affirment que nous retardons les élections disent n'importe quoi. Ce n'est pas dans notre intérêt de faire durer les choses. Un gouvernement provisoire, un président provisoire, ce n'est pas très rassurant. Nous voulons une stabilité, un président et un gouvernement élus avec un mandat de cinq ans pour appliquer un programme.

Comment accueillez-vous la visite, aujourd'hui, de François Hollande en Tunisie, la première d'un président Français depuis la révolution ?

Cette visite représente une nouvelle page et bannit toutes les idées qui ont circulé comme quoi l'arrivée au pouvoir d'islamistes allait balayer les relations franco-tunisiennes. Depuis un an et demi, ces relations n'ont pas été rompues. Elles ont été, au contraire, développées. Le fait que François Hollande ait appelé au retour aux urnes le plus rapidement possible en Egypte est une position équilibrée que nous partageons.


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