L'Association des Amis du Jérid a organisé vendredi 11 octobre 2013 une conférence intitulée: « Sauvons l'aéroport de Tozeur-Nefta » A l'initiative d'Hassen Zargouni, président de l'Association des Amis du Jérid et plusieurs membres de la société civile, politiciens voulant protéger la région du Jérid, une conférence a été organisée pour tirer la sonnette d'alarme concernant la situation de l'Aéroport de Tozeur-Nefta et de la région. L'Aéroport de Tozeur-Nefta c'est : 690 hectares, 6500 mètres carrés, 400 mille passagers par an. En 2006, l'aéroport en question accueillait près de 80 mille passagers et actuellement il n'accueillerait plus que 50 mille. Par conséquent, les annulations des vols, le fait que les avions soient cloués au sol a supprimé plus d'une centaine d'emplois et annoncerait la mort du tourisme saharien en Tunisie. Auparavant, la région créait près de 1500 emplois directs et 3500 emplois indirects. Aujourd'hui, les emplois directs et indirects sont réduits de moitié. Pour ce qui est des hôtels, ils sont actuellement à 17% de leur rendement et près de 2500 lits seraient supprimés. « Aujourd'hui, le problème de l'aéroport fait que la région du Jérid soit à nouveau enclavé. Or le désenclavement des régions intérieurs est une affaire non d'Etat mais bien de l'Etat » explique le président de l'Association des Amis du Jérid. Mais qui donc est responsable de cette situation ? S'interroge Hassen Zargouni. Face à cet état d'urgence, trois propositions ont été avancés par Hassen Zargouni: Il faudrait que les destinations à destination de TozeurNefta soient à heures fixes, avec un renforcement le week-end et il faudrait baisser les prix actuels des vols à destination de Tozeur. Plusieurs intervenants et spécialistes étaient tout aussi présents lors de cette conférence dont : Ahmed Smaoui, expert et ancien ministre du tourisme, Habib Ben Slama, ancien directeur de la compagnie Tunisair, Khaled Chelly, DGA commercial de Tunisair, Slim Tlatli, ancien ministre du tourisme, Habib Ammar, directeur de l'Office national du Tourisme tunisien. Etaient tout aussi présents des personnalités telles que Abderrazak Cheraït, propriétaire de l'hôtel Dar Cheraït et Youssef Seddik, philosophe et anthropologue tunisien. Lors de son intervention, Ahmed Smaoui, a expliqué que « depuis les années 90, la Tunisie s'est concentrée sur le tourisme balnéaire et a oublié les richesses du patrimoine et de l'histoire de Tozeur qui décèlent toutes les facettes du tourisme saharien » en ajoutant qu' « il serait plus que nécessaire d'ouvrir le tourisme saharien au tourisme international ». Avec la situation qui semble désastreuse, faut-il pour autant jeter l'éponge ? « La question est de savoir s'il y a de quoi aujourd'hui remplir les avions à destination de Tozeur et de Nefta » répond Habib Ben Slama A ceci Khaled Chelly répond que la compagnie Tunisair n'est plus en mesure d'assurer des vols réguliers à destination de Tozeur-Nefta. « Malgré les efforts logistiques, les avions de la compagnie ne sont remplis qu'à 50% et il y aurait donc un problème de rentabilité et puis Tunis air express n'est pas la seule sur le Marché tunisien et qu'étrtangers ou tunisiens pouvaient tou aussi bien s'adresser à d'autres compagnies» a expliqué Khaled Chelly en ajoutant que la compagnie de Tunisair était déficitaire d'1 million 200 mille dt et que dans le temps, la compagnie aérienne ne pouvait plus assurer les vols à destination de Tozeur-Nefta» Autre problématiques : 70% de la région du Jérid vit du tourisme et l'état d'urgence est décrété : suppression des emplois, éventuelle fermeture l'aéroport, une population qui souffre du manque d'eau et… du manque d'attention et d'intention politique. « Quand est que les problèmes du tourisme vont être dirigé par la région elle même ! Il y a un problème de gouvernance ! » S'exclame Slim Tlatli «Tozeur est un produit touristique incomplet. Or les arrières saisons sont basées sur le sud tunisien» Abderrazak Cheraït, fondateur du prestigieux hôtel Dar Cheraït et de Chak-Wak, témoigne de la souffrance des hôteliers à Tozeur et a déclaré à ce sujet que « la région est sinistrée malgré qu'elle soit riche » et a appelé « une décentralisation des prises de décisions pour une vraie démocratie locale, régionale»