Une jeune femme avance dans la scène en tenant une grande valise. A haute voix, elle énumère des dizaines de nom de femmes. Parfois, on les reconnaît et souvent la curiosité pour les connaître nous guette. « Cent et une étoiles », mercredi 31 mars 2010, la salle du 4ème Art, à 19h30. Une jeune femme avance dans la scène en tenant une grande valise. A haute voix, elle énumère des dizaines de nom de femmes. Parfois, on les reconnaît et souvent la curiosité de les connaître nous guette. « Cent et une étoiles », mercredi 31 mars 2010, la salle du 4ème Art, à 19h30.
Neuf comédiens et plus de 20 personnages sur scène. La pièce raconte avec citations et dates historiques à l'appui, le parcours de quelques militantes comédiennes, chanteuses, danseuses et doyennes du théâtre en Tunisie, durant les années 20. Des histoires dont on a jamais entendu parler à propos de ces héroînes « Chafia Rochdi, Habiba Msika, Fadhila Khitmi, Zohra Faiza, Hassiba Rochdi, Fathia Khairi… » (Pour ne citer qu'elles) qui ont lutté par tous les moyens pour libérer la femme tunisienne de la domination masculine.
Sans exagération ni mystification, « Cent et une étoiles » a fait les portraits judicieux de ces personnages avec un jeu léger, humoristique, qui mélange le comique à la tragédie avec une fluidité acceptable. La comédienne, Houda Ben Amor, a fait preuve d'une grande maîtrise de l'art cynique quand elle a jonglé entre des personnages très différents de caractère, de physique, de voie et surtout de comportement. Entre la sensualité de Habiba Msika, la naïveté de Fathia Khairi et la fermeté de Hassiba Rochdi, la comédienne s'est fuit intelligemment de la caricature, de l'exagération ou de la répétitivité. Au point que le public avait vraiment l'impression que Mounir El Argui a ressuscité ces personnages, spécialement pour la pièce.
Ce qui est drôle et attirant dans la pièce est que les personnages n'ont pas essayé de nous duper. Ils n'ont pas porté la peau de leurs personnages à 100%. En effet, dès le début, on nous a juste promit de raconter à travers des tableaux (comme si en répétition) l'histoire de quelques icônes de théâtre.
Cette technique du "théâtre dans le théâtre" implique directement le public dans le jeu. Même si la salle n'était pas comble comme c'est le cas du one-man-show de Jaafer Guesmi, qui a présenté sa pièce au même temps au théâtre municipal, les présents ont éprouvé le plaisir de voir une vraie pièce de théâtre qui rappelle le bon vieux temps du théâtre de groupe.