Cette convention (convention d'élimination de toute forme de discrimination à l'égard des femmes) qui fait si peur aux plus conservateurs et dont plusieurs députés à l'ANC ont voulu annuler sa ratification, constitue l'un des plus importants traités internationaux des droits humains qui garantit l'égalité entre femmes et hommes. • Adoptée en 1979 par une assemblée générale des nations unies et ratifiée aujourd'hui par plus de 185 pays, elle est composée de 30 articles qui définissent l'égalité entre les sexes en mettant en relief les principales discriminations. • Chaque Etat qui ratifie cette convention, entreprend de tout mettre en œuvre pour venir à bout de toute forme de discrimination à l'égard des femmes. La mise en œuvre de la Convention est contrôlée par le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes. Par discrimination, l'on entend toute exclusion, distinction, restriction fondées sur le sexe (définition FIDH). • Il a fallu 30 ans à la commission de la condition de la femme (fondée en 1946 par les nations unies) pour étudier les conditions des femmes à travers le monde et mettre en place un plan d'action pour lutter contre ces discriminations. • Les articles les plus litigieux sont les articles n° 2, 9,15 et 16 et plusieurs réserves ont été mises dessus. • Pourquoi ces articles sont-ils sources de litiges et de réserves : -L'article 2 : oblige les Etats qui ont ratifié la CEDAW à « modifier ou abroger toute loi, disposition réglementaire, coutume ou pratique qui constitue une discrimination à l'égard des femmes ». -L'article 9 : «les Etats parties accordent aux femmes des droits égaux à ceux des hommes en ce qui concerne l'acquisition, le changement et la conservation de la nationalité». -L'article 15 : Il consacre l'égalité des sexes devant la loi et exhorte la libre circulation des femmes. -L'article 16 : définit l'égalité dans le cadre du mariage et donne autant de droits aux femmes qu'aux hommes pour décider des naissances, de la propriété et de l'âge minimal du mariage et de ce fait, il est l'article le plus contesté de la convention. Dans le cas de la Tunisie, c'est l'article qui inquiète le plus les élus nahdhaouis.