Le Bureau de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a renvoyé la proposition de loi n°82 de 2025, relative à la création d'une banque postale, à la Commission des finances et du budget, après l'avoir approuvée sur le plan formel, celle-ci répondant aux exigences légales, selon le député de Monastir et représentant des initiateurs de la proposition, Mohamed Zied Maher. Dans une déclaration à l'agence TAP, samedi 12 juillet 2025, l'élu a expliqué que cette initiative parlementaire a été soumise par un groupe de députés issus de différents blocs. La Commission des finances et du budget l'examinera et fixera un calendrier d'auditions pour auditionner plusieurs parties concernées : la Banque centrale de Tunisie, le Conseil bancaire et financier (CBF), la présidence du gouvernement, le ministère du Transport, la Poste tunisienne et l'Autorité de la microfinance. M. Maher, également membre de la Commission des finances et du budget, a indiqué que la proposition pourrait être discutée au sein de ladite commission mardi 15 ou mercredi 16 juillet 2025. Il a souligné l'importance de cette initiative, qui vise à soutenir les efforts de l'Etat dans la lutte contre l'exclusion financière, à favoriser l'inclusion économique des groupes vulnérables et à rétablir un certain équilibre sur le marché.
Selon lui, si la création de la banque postale aboutit, celle-ci offrira des services à des taux préférentiels et symboliques, destinés aux groupes vulnérables, aux artisans ainsi qu'aux travailleurs non structurés, dans le cadre du plan national d'inclusion financière. Mohamed Zied Maher estime que cette banque postale pourrait introduire une dynamique de concurrence sur le marché financier tunisien. Il considère qu'il est temps que les banques traditionnelles s'adressent davantage aux investisseurs et s'engagent avec eux sur la question du risque, condition nécessaire selon lui à une véritable renaissance financière et économique du pays. Il a ajouté que la banque postale sera un établissement public, soumis aux décisions et recommandations de la Banque centrale de Tunisie, en soulignant que plusieurs établissements bancaires n'ont pas respecté la dernière circulaire de la BCT fixant les tarifs des services bancaires et financiers.
Par ailleurs, le député a rappelé que le projet de loi sur la lutte contre l'exclusion financière, déposé l'année dernière par la présidence du gouvernement, mais dont l'examen a été reporté par l'ARP, définira les services que la banque postale sera autorisée à fournir ainsi que ses prérogatives. Il a précisé que, selon ce projet, les règles applicables aux institutions privées de microfinance s'appliqueront, en principe, également à la banque postale.