Depuis une quinzaine d'années, de nombreux acteurs du développement soutiennent la création de Groupements de Développement Agricole féminins (GDA) en Tunisie. On compte aujourd'hui environ 160 organisations regroupant plusieurs milliers de membres, actives sur le terrain et porteuses d'opportunités pour les femmes rurales. Ces GDAs visent avant tout à renforcer l'autonomie des femmes : leur capacité à prendre des décisions, planifier leurs actions et définir leurs propres objectifs. Pourtant, cette autonomie reste fragile. Les principaux défis identifiés incluent un manque d'expérience en gestion collective et financière, des locaux inadaptés et une faible capacité de réseautage. Certains GDAs avancent bien, tandis que d'autres peinent à se développer. Plusieurs pistes peuvent renforcer ces organisations : améliorer le cadre juridique pour en faire de véritables acteurs économiques, renforcer la gouvernance et la gestion collective, et favoriser le réseautage via des unions ou fédérations, notamment pour la commercialisation des produits. En conclusion, si les GDAs ont déjà permis de générer des revenus et d'améliorer les trajectoires de nombreuses femmes rurales, leur succès reste fragile. La création de ces organisations est un début prometteur, mais il est essentiel de planifier et renforcer leur développement pour atteindre pleinement l'autonomisation des femmes rurales.