Les retombées du printemps arabe en Tunisie ont convaincu les Etats-Unis. La Maison Blanche a accordé une nouvelle garantie de prêts de 500 millions de dollars. Le président américain Barack Obama a reçu le Premier ministre tunisien Mehdi Jomaâ. Evoquant les changements politiques intervenus dans le monde arabo-musulman ces trois dernières années et le renversement de régimes autoritaires, M. Obama a reconnu que "certains pays ont eu du mal dans cette transition". "La bonne nouvelle est qu'en Tunisie, où (ces révoltes populaires) ont commencé, nous avons assisté aux progrès que nous espérions, même s'il y a eu des difficultés", a ajouté le président américain. 1 - Un travail formidable Il a estimé que M. Jomaâ avait "fait un travail formidable" et assuré que "les Etats-Unis ont un grand intérêt à ce que l'expérience tunisienne soit couronnée de succès". De son côté, M. Jomaâ, s'exprimant en français, a remarqué que "nous sommes aujourd'hui à la fin de cette étape politique, de cette transition politique qui se passe plutôt bien en Tunisie après quelques difficultés (...) et nous abordons la transition économique". 2 - Comme une start-up "Nous comptons sur nous-mêmes mais nous comptons aussi sur la bonne coopération (...) avec nos pays amis, plus particulièrement les Etats-Unis, pour essayer de donner aux jeunes ce qu'ils attendaient: des perspectives en termes d'emploi, des perspectives de prospérité, après cette liberté", a ajouté le chef du gouvernement. "Je peux résumer ce qui se passe en Tunisie, ce grand projet, comme une start-up", a-t-il affirmé. "Il faut y croire, prendre des risques et investir", a-t-il conclu en anglais. 3 - 500 millions de dollars Dans un communiqué commun, Washington et Tunis ont ensuite officialisé le soutien américain en annonçant une seconde garantie de prêts de 500 millions de dollars qui "facilitera l'accès de la Tunisie aux marchés des capitaux internationaux". Une première garantie de prêts avait été octroyée en 2012, à hauteur de 485 millions de dollars. La réception de M. Jomaâ dans le prestigieux Bureau ovale était destinée à signifier le soutien des Etats-Unis à la "transition historique" démocratique en Tunisie, selon la Maison Blanche. De même source, les discussions devaient porter sur "l'aide économique, politique et en matière de sécurité des Etats-Unis pour soutenir le programme de réformes du Premier ministre, ainsi que la stabilité de la Tunisie". 4 - Aide américaine Le secrétaire d'Etat John Kerry s'était rendu quelques heures mi-février à Tunis pour assurer la Tunisie du soutien des Etats-Unis dans sa "transition vers la démocratie", trois ans après la révolution. Washington a fourni une assistance de près de 400 millions de dollars à la Tunisie depuis 2011. Les Américains ont toutefois été la cible en septembre 2012 d'une attaque contre leur ambassade à Tunis, attribuée à la mouvance salafiste jihadiste Ansar Asharia.