Coach en communication politique, Daniel Delvert, suit de près et depuis plus de deux ans l'évolution de la transition démocratique en Tunisie. Ce dernier et en s'exprimant sur les dernières élections législatives ainsi que le premier tour de la présidentielle, semblait être déçu par le déroulement des scrutins et incertains quant aux résultats du 2ème tour. « Le nombre de votants a diminué par rapport aux élections de 2011 (de 4 millions 300 mille électeurs nous sommes passés à 3 millions), ce qui veut dire que le vote était moins motivant » affirme Daniel Delvert. Daniel Delvert pense également que les appels au vote utile et à voter pour un « candidat utile », laissant entendre qu'il existe des votes et candidats inutiles, ont renforcé la bipolarisation et ont créé une déviation du vote. « Le score des deux premiers candidats est supérieur à 75% (selon les sondages sortie des urnes, 70% selon l'ISIE ; NDLR), ça veut dire que les autres candidats n'ont pas eu la possibilité de s'exprimer ou on n'a pas voulu les écouter » soutient Delvert. Concernant l'issue du 2ème tour, Delvert pense qu'il « s'agit d'un terrain complètement imprévisible » et que le ralliement autour d'un candidat sera difficile étant donné que BCE est allé chercher une partie de son électorat chez des partis amis dès le premier tour et que Marzouki compte sur le soutien d'Ennahdha. "Le climat belliqueux et agressif de la campagne crispe la situation et rend difficile la position des Candidats mais également la position du prochain Président de la République » ajoute Daniel Delvert. En parlant d'abstention, ce dernier affirme que le vote repousse le terrorisme et que l'abstention fera que 1 200 000 Tunisiens gouvernent pour 8 200 000 en âge de voter et un total de 11 millions de citoyens.
