Sacré mouton ! Partout complaintes et litanies se rejoignent dans un discours unanime : Le mouton coûte trop cher cette année sur fond de crise et conjoncture économique difficile. Le sujet du mouton est déjà par la force des choses sur toutes les lèvres. C'est le souci majeur de plusieurs familles notamment celles pour qui cette fête sacrée suppose un douloureux sacrifice budgétaire qui s'ajoute aux précédents (rentrée scolaire, ramadan, été) Les Tunisiens qui sacrifient entre 800 000 et 1,2 millions de têtes d'ovins attendent toujours que les autorités affichent leurs normes " officielles " même si on sait d'avance qu'on parlera toujours, et comme chaque année, du coût de l'aliment du bétail, des pluies, des marchés, des éleveurs, des races d'ovins et … de plusieurs autres dossiers pour justifier toute hausse de prix à l'approche de l'aid. Plusieurs sources du ministère du Commerce et du Tourisme et de la société Ellouhoum n'excluent pas la possibilité d'une hausse des prix des moutons destinés à l'abattage. Comme prévu, cette année les prix afficheront une hausse légère de plus de 200 millimes pour le kilogramme, par rapport à l'année précédente. Pas de surprise … Au-delà du contrecoup financier que cette fête entraîne pour la majorité des familles Tunisienne, les gens parlent cette année des libyens qui vont fêter l'aïd chez nous et des moutons qui vont être " exportés " à la Libye ! Concernant ce point, le ministre du Commerce et du Tourisme, M.Mehdi Houas a déclaré que la Tunisie fournira, cette année, des besoins de la Libye en bêtes destinées au sacrifice, tout en rappelant dans ce même contexte que plus de 70 mille têtes d'ovins sont entrés en Tunisie par la frontière libyenne depuis le déclenchement de la révolution libyenne. Outre la traditionnelle spéculation que connaît le marché du bétail à l'approche de l'Aïd, les opinions divergent cette année sur la présence des libyens sur nos marchés, chose qui pourrait certainement changer les données et pousser la barre des prix .... encore plus haut.