La société française Voltalia investit dans un projet solaire de 130 MW à Gabès    Caravane Soumoud : le gouvernement prépare des poursuites après des révélations d'irrégularités    La CAF valide trois stades tunisiens pour les compétitions africaines 2025-2026    Tataouine : Des licenciements massifs après l'interdiction de la sous-traitance ?    Eruption du volcan Merapi en Indonésie : un panache de cendres de 1600 mètres signalé    Iran annonce l'arrestation de 21 000 « suspects » durant la guerre de 12 jours contre l'entité sioniste    L'Union des travailleurs de Tunisie dénonce des propos « diffamatoires » contre Kaïs Saïed    Assomption 2025 à Tunis : quand chrétiens, musulmans et juifs prient ensemble pour la paix    Reprise normale de la circulation des métros à Tunis après une panne technique    Expo Osaka 2025 : la Tunisie célèbre sa culture et la femme tunisienne avec le spectacle « Asayel »    Inscriptions scolaires 2025-2026 : payez à distance facilement avec le Wallet e-Dinar    Najwa Karam, Soleil de la chanson arabe signe un retour triomphal au Festival Carthage 2025    La Galaxy Watch contribue à améliorer le bien-être grâce à son capteur innovant : explications    Yasser Jradi : un an après sa disparition, Tunis et Gabès lui rendent hommage    Kairouan : suspicion d'enlèvement d'une adolescente de quatorze ans    Saisie de 36 kg de cannabis    Un séisme de magnitude 5,3 secoue le nord des Philippines    Tunisie : quand le prix ne suffit plus à attirer les voyageurs...    Illuminez Chaque Moment : OPPO Dévoile le Tout Nouveau Reno14 F 5G avec Photographie Flash IA et Design Sirène Irisé    De cœur à cœur, Rafik Gharbi ressuscite Aznavour dans le spectacle "Hier encore" à Boukornine    Kamel Lazaar - Fadhel Jaziri, par son exigence et sa créativité, a hissé la Tunisie au rang des grandes scènes internationales    L'Algérie rejette une nouvelle mesure française visant ses diplomates    Le métro de Tunis à l'arrêt complet suite à une panne majeure    Attention : mer dangereuse et risques d'orages en Tunisie aujourd'hui    Scandale des orientations universitaires au Kef : un élève soupçonné de falsification encourt jusqu'à 80 ans de prison    Lotfi Riahi : "Jusqu'à 700 dinars pour équiper un élève en primaire"    Tunisie – Orientation post-bac : 8 mandats de dépôt dans une affaire de piratage choquante    DECES : Youssef El FALLAH    Nouveau Code du travail : précisions de Hafedh Laamouri sur les droits à l'indemnité    Tunisie 13 août 2025 : Femmes, exil, climat, vieillesse... le recensement d'une rupture    Déficit commercial en hausse de 24% en un an, selon l'INS    Le Festival de Hammamet fait ses adieux à Fadhel Jaziri, sur les notes de paix du groupe malien Ngoni Ba    Rania Toukebri : « Les missions lunaires font partie de ma vie »    Le Tunisien Wadhah Zaidi rejoint le club saoudien Al-Hajer    FIC2025 – "Ballets folkloriques du monde" : un voyage scénique au cœur des traditions musicales de dix pays    En photos - Kaïs Saïed en visite surprise au futur siège du Conseil supérieur de l'Education    Etats-UnisChine : 90 jours de répit supplémentaires sur les droits de douane    Le champion du monde tunisien Ahmed Jaouadi rejoint l'Université de Floride pour préparer les JO 2028 à Los Angeles    Assassinat d'Anas Al-Sharif et les journalistes d'Al Jazeera à Gaza : la SNJT dénonce un crime contre la presse    La BNA aux côtés de la diaspora pour faire du Sud un moteur de développement    QNB Tunisia s'engage pour la protection des océans à travers la campagne internationale du Groupe QNB "Le Pacte Bleu"    Affaire Ahmed Souab : des experts onusiens expriment des préoccupations    Décès de Fadhel Jaziri    Ligue 1 – 1ère journée : La JSO et l'ESZ, c'est du solide !    Moez Echargui, champion à Porto, lance un appel : je n'ai pas de sponsor !    Décès de Me Yadh Ammar, une illustre figure du barreau, de l'université et de la société civile    Ahmed Jaouadi : Un accueil présidentiel qui propulse vers l'excellence    Tunisie Telecom rend hommage au champion du monde Ahmed Jaouadi    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Renforçons aujourd'hui notre réponse à la crise du coronavirus pour éviter demain une facture beaucoup plus élevée
Publié dans Tunivisions le 30 - 04 - 2020

Nous publions aujourd'hui un intéressant article publié par la Banque mondial sur son blog, le 24 Avril 2020, et rédigé conjointement par Ceyla Pazarbasioglu (Vice-présidente pour le pôle Croissance équitable, Finance et Institutions ‘EFI', Groupe de la Banque mondiale) et Ayhan Kose (Directeur du Groupe des perspectives de développement).
Il s'agit d'une chronique approfondie ayant trait avec la pandémie du nouveau virus Corona COVID-19 qui sévit depuis plusieurs mois dans le monde entier.
« Après une décennie de croissance ininterrompue, la pandémie de COVID-19 (coronavirus) est venue porter un coup d'arrêt brutal à l'économie mondiale. Tout l'enjeu désormais n'est pas de savoir si nous allons connaître une récession mais bien d'en apprécier la profondeur — et le rythme auquel les pays parviendront à surmonter la crise sanitaire pour ouvrir la voie à un redressement économique.
Les réponses apportées seront particulièrement importantes pour les pays en développement, qui devraient souffrir le plus de la crise.
Avant même l'explosion de la pandémie, la plupart d'entre eux se trouvaient déjà sur une trajectoire plus précaire (a) que pendant la période antérieure à la récession mondiale de 2009. Avec un niveau de croissance au plus bas depuis dix ans, les excédents budgétaires et courants d'avant 2009 se sont transformés en lourds déficits. Et la dette extérieure a atteint des records absolus.
Autrement dit, même confrontés à un ralentissement modeste de l'économie mondiale, ces pays auraient eu bien du mal à bâtir une riposte efficace. Or, ils se retrouvent face à une catastrophe sanitaire doublée d'une catastrophe économique sans équivalent dans l'époque moderne.
Le Groupe de la Banque mondiale travaille actuellement sur des prévisions détaillées, à paraître début juin dans la prochaine livraison des Perspectives économiques mondiales. Selon notre premier scénario de base à l'étude, nombre de pays en développement devraient plonger dans la récession en 2020 avant de voir leur croissance redémarrer en 2021.
Ce scénario n'est guère réjouissant, mais il table sur un retour rapide à la normale. Il prévoit par exemple que la distanciation sociale et les autres mesures visant à endiguer la circulation du virus seront levées d'ici trois mois et que toutes les grandes économies mondiales renoueront avec une croissance alerte au troisième trimestre 2020. Il parie également sur la stabilisation des marchés financiers à la faveur de la confiance restaurée des investisseurs. Et il part du principe que les programmes massifs de soutien monétaire et budgétaire seront maintenus dans les 18 prochains mois.
En résumé, ce scénario suppose que tout se passera bien… Mais même dans ce cas-là, l'économie mondiale n'échapperait pas à une grave récession en 2020 et les pays en développement devraient subir une contraction de leur production d'environ 2 % . En plus de marquer le premier repli de ces économies depuis 1960, une telle évolution rimerait également avec des performances incroyablement médiocres par rapport au taux moyen de croissance de 4,6 % observé depuis 60 ans.
Les perspectives pourraient être nettement plus sombres si l'une seulement de ces hypothèses ne se vérifie pas. Quand bien même les mesures d'atténuation décrétées pour trois mois se révèlent efficaces pour stopper la pandémie, on ne peut exclure une certaine frilosité du côté des investisseurs et des ménages ni l'incapacité des chaînes d'approvisionnement locales ou mondiales à refonctionner normalement. Les ménages risquent de limiter leurs dépenses de consommation et les entreprises de reporter leurs investissements jusqu'à ce qu'ils reprennent confiance dans un redressement solide. Et la reprise des voyages internationaux pourrait connaître des hauts et des bas. Dans ce scénario, le choc sur la production mondiale serait encore plus important, et la production dans les économies en développement pourrait se replier de pratiquement 3 % sous l'effet d'une récession plus profonde.
Les fortes contractions de l'économie tendent à perturber durablement les pays en développement (a), en réduisant le potentiel de croissance pour une période prolongée après une récession, avec de graves répercussions sur le front de la pauvreté (a) et des inégalités.
Les responsables politiques disposent d'une fenêtre de tir étroite pour limiter les dégâts et écourter la crise. Dans les pays en développement, ils doivent faire leur maximum pour se focaliser sur la priorité immédiate : désamorcer la crise sanitaire. Ce qui signifie prendre des mesures pour sauver des vies, protéger les moyens de subsistance, aider les entreprises à attendre l'embellie et préserver l'accès aux services publics essentiels — le tout en fonction du contexte local. Les pays en développement doivent aussi prendre des dispositions pour éviter que la crise sanitaire ne dégénère en crise financière.
Mais la plupart d'entre eux ne peuvent affronter cette crise seuls, parce que leur équilibre est encore plus précaire qu'avant. Dans certains cas, les systèmes de santé sont largement sous-équipés. Des pans entiers de la population tirent leur revenu d'emplois informels, ce qui signifie qu'ils n'ont accès à aucune protection sociale et seront encore plus difficiles à atteindre et à soutenir en ces temps de crise. Les petites et les moyennes entreprises, souvent un pilier de l'activité économique, manquent en général d'accès aux financements et vont se heurter à des difficultés de trésorerie qui pourraient rapidement engendrer une crise de solvabilité.
Les économies en développement susceptibles d'être le plus durement touchées — celles qui dépendent du commerce, des produits de base ou du tourisme — sont aussi celles qui concentrent le plus d'habitants vivant dans l'extrême pauvreté. Confrontées à des pertes de revenu, ces populations auront encore plus de mal à respecter les mesures de confinement. D'une manière générale, la plupart des pays en développement n'ont pas les ressources ni la marge de manœuvre budgétaire nécessaires pour déployer des programmes de soutien à l'activité économique suffisamment importants pour dénouer la crise.
Le Groupe de la Banque mondiale et le Fonds monétaire international se sont surpassés, s'engageant rapidement à déployer pratiquement toutes leurs capacités de prêt au cours des 15 prochains mois pour aider les économies en développement à affronter l'urgence et accélérer le redressement. Et les pays du G20 ont accepté de suspendre les remboursements de dette bilatérale des pays les plus pauvres — au moins jusqu'à fin 2020 — pour libérer des ressources indispensables à la lutte contre la pandémie.
Mais nous devons redoubler d'efforts pour aider les économies en développement. Faute d'une réponse politique adaptée à l'ampleur de la crise actuelle, les dommages seront encore plus coûteux à réparer plus tard . Le monde entier doit serrer les rangs et se mobiliser : les gouvernements et les organisations internationales, mais aussi les entreprises et les créanciers privés.
Ensemble, nous devons lancer une riposte vigoureuse, à la mesure de la pire crise depuis des générations . La communauté internationale a encore les moyens d'éviter les conséquences les plus désastreuses de la pandémie. À la condition toutefois de faire dès maintenant preuve de résolution pour circonscrire les dégâts et jeter les bases d'une reprise solide. »
Ceyla Pazarbasioglu
Ayhan Kose


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.