Les affaires présumées de malversations et d'abus de pouvoir semblent interminables dans une Tunisie qui a du mal à retrouver sa stabilité malgré toutes les bonnes volontés des uns et des autres. C'est que derrière cette façade de sérénité ostensiblement affichée et en dépit des déclarations répétées prônant une justice transparente et loin de tout acharnement politique, il semblerait que nous soyons encore loin de cet objectif qui ne peut qu'aider la Tunisie à en finir avec ces dossiers qui s'empilent de plus en plus. L'affaire des directeurs généraux de Tunisair est à cet égard exemplaire. Dans cette affaire le problème tourne autour d'un recrutement en 1996 d'une employée au sein de Tunisair. Plusieurs directeurs généraux dont certains sont en exercice sont concernés par l'instruction. Parmi les autres personnes interrogées, Rafaâ Dkhil, ex-ministre de l'information et ex-directeur général de Tunisair. De prime abord rien ne semble évoquer un quelconque problème. Sauf que pendant cette période (1996) Rafaâ Dkhil n'avait aucun rapport, ni de près ni de loin, avec cette société qu'il a dirigée à partir de novembre 2001. En plus selon tous les indices, l'employée en question n'avait aucun lien de parenté avec Rafaâ Dkhil lequel n'avait aucune connaissance de ce dossier durant son exercice à la tête de cette société nationale qui peine elle aussi à redresser la barre de ses finances ainsi que sa gestion à la veille d'une saison touristique très sensible. Une seule question s'impose : Pourquoi s'acharne-t-on à vouloir coûte que coûte impliquer Rafaâ Dkhil dans cette affaire ? Tout porte à croire qu'il s'agit là d'une erreur de piste. Espérons que la barre sera elle aussi vite redressée car le bateau ne peut pas tenir le cap avec tant d'égarements.