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Chronique: Pourvu qu'on ne trahisse jamais ce pays (Partie 5)
Publié dans Tunivisions le 08 - 10 - 2012

Si les revendications du 14 janvier se sont portées sur la liberté, la justice, la morale politique, la transparence de la gestion publique, la bonne gouvernance, le droit des régions à la dignité et au travail, il est un fait qu'elles sont suppléées aujourd'hui par le retour au fondamentalisme religieux et cultuel, il y a lieu donc d'observer la digression des principes fondateurs, libérateurs et fédérateurs de la révolution au profit d'objectifs complètement distincts de la lettre du 14 janvier.
En revanche, si la révolution est entendue comme un modèle réalisable partout où les droits universels s'appliquent, la réalité sociale renvoie néanmoins à bien plus de précaution, nuance et relativité. Et si les droits universels sont à l'ordre du jour, n'omettons pas les pouvoirs de l'Etat à circonscrire leurs champs et latitudes sur le terrain. Et pour mémoire, une réflexion du Général de Gaulle pour qui l'Etat n'a pas de sentiment, il n'a que des devoirs. Entre droits génériques et devoirs ou raisons d'Etat, il convient peut-être de resituer le débat sur les droits de l'Homme, la réalité révolutionnaire tunisienne et le fait islamiste, lui-même variable selon les adeptes et les courants politiques allant des plus modérés aux plus réactionnaires. La révolution tunisienne serait-elle rattrapée aujourd'hui par l'antinomie des valeurs qu'elle suppose défendre, entre communautarisme religieux et liberté ? Seule l'histoire à venir l'annoncera ou le dénoncera.
Les élections parlementaires et présidentielles, prévues en principe pour 2013, suscitent-elles déjà des suspicions quant à leur dessein possible ou probable de servir les partis conservateurs, quitte à ce que ces derniers, une fois au pouvoir, y dérogent ? Est-il pensable qu'on puisse prétexter de la démocratie et du suffrage universel, sans grande conviction, pour s'établir en contre-culture, durablement dans le pouvoir ?
Après vingt mois de révolution, un premier puis un deuxième gouvernement intérimaire ayant conduit le pays aux élections de la Constituante le 23 octobre 2011, un troisième gouvernement tripartite issu de ces élections à prédominance nahdhaouie, les attentes et revendications populaires et citoyennes sont toujours les mêmes ! Quant à Sidi Bouzid, elle connait à nouveau une insurrection généralisée. Elle continue de porter les mêmes slogans, dépits et défis. Ce qui prouve, au besoin, que les promesses électorales en faveur d'une meilleure justice sociale régionale sont loin de se concrétiser sur le terrain ! A qui la faute ? A la politique troïkiste? Aux ministres et à leur approche stratégique non-opérationnelle ? Aux finances et budgets limités d'un pays qui ne saura satisfaire l'égalité parfaite des chances? D'autant que les inégalités se vérifient partout, y compris dans le monde développé, émergeant et sous-développé. Ce sont souvent les régions qui en pâtissent en particulier.
Face à la configuration politique actuelle, une coalition autour du parti Nida Tounes (l'appel de la Tunisie), fondé par l'ancien premier ministre Beji Caid Essebsi, dans le dessein de créer un pôle capable de faire front aux conservatismes et d'assurer une force d'équilibre et de proposition progressiste. Une congrégation de cette disparité, peut-elle résister à l'hétérogénéité des courants qui l'habitent ? Comment pourront-ils gérer l'incompatibilité des clans, la disparité des sensibilités, avec ce que cela présuppose de négation et de confrontation des intérêts ici et là ? Une coalition hétéroclite de ce genre, pourra-t-elle perdurer devant l'usure des temps politiques ? Une guerre de leadership pourra-t-elle menacer sa survie? Sa dépendance symbolique et conditionnelle à une personnalité charismatique et hautement politique liée au Bourguibisme, à l'aube de l'indépendance et à la transition postrévolutionnaire, est-ce assez pour rassurer une majorité de Tunisiens ? Sans doute l'union électorale de tels partis - distincts en terme d'histoire et de trajectoire - peut assurer une massification utile au grand suffrage, mais peut-elle régénérer le faire politique, le savoir stratégique, le savoir-faire pratique, interactif et communicationnel lorsqu'on sait que nombreux - dans ce parti qui prône l'alternative - sont confrontés à l'exercice pernicieux du pouvoir depuis déjà nombreuses décennies ?
La révolution tunisienne, tout en se devant de conjuguer le présent au passé - avec un devoir certain de mémoire et de gratitude à l'égard de tous ceux qui s'y sont loyalement et honnêtement dépensés- devra-t-elle aussi opter pour une régénération de son histoire, aussi conciliatrice que réformatrice et innovatrice ? Devra-t-elle pour autant revivifier sa conscience, ses approches, ses images, ses figures, ses icônes, ses porte-valeurs, ses femmes et ses hommes pour davantage insuffler l'avenir et se crédibiliser?
Ce n'est pas seulement dans la scission et la rupture au passé que l'évolution épouse la révolution, mais sans doute dans cette déférence respectueuse et généreuse au passé continuateur, à ses hommes et à ses femmes emblématiques. Encore faut-il épurer ce passé, le dépouiller des personnes maléfiques et des erreurs qu'elles ont conduites par ce passé, en privant justement les mauvaises natures de redéployer ce mal, de le répandre et de le partager. Je retrouve hélas dans les sérails de certains partis en lisse - censés conduire le meilleur pour le pays- ces natures redoutables, toujours aussi présentes, aussi pressantes et encore plus influentes, ce que la patrie redoute et la révolution réfute.
C'est aussi cela la lettre du 14 janvier que les politiques se devront d'instruire et d'accompagner, différemment, autrement. Sinon, à quoi cela sert de réinvestir le présent par le passé ? (à suivre)


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