L'ambassadeur tunisien en France Adel Fekih a réagi aux événements qui agitent la Tunisie dans une interview accordée au journal français Le Parisien. Commentant l'assassinat du leader et militant Chokri Belaid, l'ambassadeur tunisien a déclaré que « Ce drame, c'est un constat de l'échec global de la politique du gouvernement. Si la violence a pris le dessus pour faire bouger les lignes, cela devient très grave. Au lieu de s'exprimer dans un débat démocratique, on tue.» Implicitement, l'ambassadeur tunisien avoue que le gouvernement a failli à sa mission. Il explique que «Cet assassinat n'est pas un acte isolé. C'est la résultante d'un processus. Si à chaque fois que quelqu'un n'est pas d'accord, qu'il soit dans l'opposition ou non, on s'attaque à sa personne, c'est inquiétant. On en arrive à banaliser le meurtre. Car il y a déjà en Tunisie une violence qui s'est installée. Face à cela, on a laissé faire. Ainsi, quand on entend des attaques, des appels à la haine contre un autre Tunisien dans la mosquée, c'est une façon d'accepter qu'un acte odieux comme celui perpétré contre Chokri soit commis. Il faut d'urgence assainir le climat général.» Adel Fekih a appelé tous les partis politiques à faire preuve de responsabilité afin que l'Etat ne soit pas fragilisé. Les touristes ne voudraient pas aller en Tunisie si les tunisiens ne s'y sentent pas bien.