On dirait que les politiques d'Ettakattol prennent du poil de la bête, au fur et à mesure que la crise politique se creuse dans le pays. Après les fréquentes « sorties de route » osées par Mohamed Bennour, qui s'est mis à écumer les plateaux TV, pour se défaire petit à petit de l'image dans laquelle s'est embourbé le parti, voilà que le dernier né du parti prend son courage à deux mains et « ose » une interview incendiaire au quotidien « Le Parisien », dans laquelle il s'attaque au gouvernement et ne lésine pas sur les mots. Puisque pour lui, ce qui se passe en Tunisie, est « un échec global de la politique du gouvernement ». C'est drôle, comment ces « hommes politiques » se permettent, bien qu'ils soient « eux » le gouvernement, de le critiquer, et de garder un langage adapté plutôt, à ce qu'ils ont toujours été : de timides groupuscules de l'opposition, comparables à des ONG's. Il va même plus loin dans sa critique du gouvernement, puisque pour lui, «Cet assassinat n'est pas un acte isolé. C'est la résultante d'un processus. Si à chaque fois que quelqu'un n'est pas d'accord, qu'il soit dans l'opposition ou non, on s'attaque à sa personne, c'est inquiétant. On en arrive à banaliser le meurtre. Car il y a déjà en Tunisie une violence qui s'est installée. Face à cela, on a laissé faire. Ainsi, quand on entend des attaques, des appels à la haine contre un autre tunisien dans la mosquée, c'est une façon d'accepter qu'un acte odieux comme celui perpétré contre Chokri soit commis. Il faut d'urgence assainir le climat général.» Et en guise de bouquet final, il déclare comprendre les touristes français quand ils décident de bouder la destination Tunisie. On dirait que la manifestation à la quelle a eu droit notre ambassadeur, il y a deux jours, sous ses fenêtres lui a donné matière à réflexion, et l'a poussé à revoir ses « convictions ».