Des millions de manifestants égyptiens se sont mobilisés partout dans le pays pour dire « non » au pouvoir du président Mohamed Morsi. Mais, l'entêtement du gouvernement égyptien a poussé l'armée à lancer un ultimatum de 48 heures pour que les factions politiques parviennent à un consensus. Entre-temps, les tunisiens discutent la possibilité que ces événements se reproduisent en Tunisie. Ainsi, et sous l'effet de cette tension politique, le fondateur du parti de l'Amour, Héchmi Hamdi, a mis en garde le mouvement Ennahdha contre une deuxième révolution dans le pays à cause de la marginalisation d'une grande partie de la population, a-t-il indiqué. D'autre part, la réaction de Mongi Rahoui n'a pas été très différente de celle de Héchmi Hamdi. Le député à l'ANC du parti des démocrates patriotes a expliqué, hier, sur les ondes de Shems FM, que la situation sociale et économique en Tunisie est pareille à celle en Egypte, et ainsi, il est probable de voir le scénario égyptien se reproduire en Tunisie. Logiquement, Ennahdha est le parti tunisien le plus concerné par les événements entrain de se dérouler en Egypte. C'est le parti le plus puissant dans la Troika au pouvoir, sachant que les protestations en Egypte sont contre les islamistes au pouvoir. Ainsi, Ennahdha a publié, aujourd'hui 2 Juillet 2013, un communiqué dans lequel le parti islamiste dévoile sa position sur les événements en Egypte. Ennahdha a mis l'accent sur le recours au dialogue comme une solution qui n'a pas de substitut. Comme d'habitude, le parti islamiste tunisien n'a pas manqué de défendre la légitimité tout en rappelant que Mohamed Morsi est le président élu tandis que les protestations exigent le renversement de la légitimité. Mais, il ne faut pas trop paniquer. Selon le premier ministre Ali Laarayedh, la possibilité de voir un scénario à l'égyptienne en Tunisie est exclue. Lors d'une interview accordée à France 24, le premier ministre tunisien a indiqué qu'il compte sur la conscience des tunisiens qui savent ce que le gouvernement est entrain de faire en vue de réaliser les objectifs de la révolution. Pour sa part, l'ex ministre de la justice, Noureddine El Bhiri, a mis en garde contre le renversement d'un pouvoir légitime, un acte qui menace la stabilité de l'Egypte. Mais, les répercussions de ces événements sur la Tunisie seraient positives, a-t-il précisé en expliquant qu'après avoir vu ce qui se passe en Egypte, les tunisiens sont devenu conscients que révolter contre la légitimité menace la stabilité. Les urnes sont le seul arbitre, selon M. Bhiri. Selon le député Mohamed Hamdi, la Tunisie ne serait pas contaminé par le scénario égyptien vue les différences politiques entre les deux pays, des différences qui se résument dans le pouvoir politique de l'armée et l'importance de l'Egypte dans les calculs géostratégiques américains. D'autre part, le leader du parti Al-Jomhouri, Ahmed Néjib Chebbi, fait preuve d'optimisme quant au futur du pays après cette phase transitoire, et il espère que le pays ne se glisse pas dans la violence. De même, le leader du parti des travailleurs et le porte parole du Front Populaire, Hama Hammami se montre optimiste quant au futur du pays, mais chacun a son propre optimisme: Hama Hamami souligne que la mobilisation massive du peuple égyptien encourage les forces populaires tunisiennes à s'accrocher aux objectifs de la révolution.