Dans un temps où les affrontements entre l'armée tunisienne et les terroristes s'intensifient, mettant en péril le sort d'une révolution déjà en état d'agonie, voilà que nos dirigeants, orientaux d'esprit, se réveillent de leurs rêveries nostalgiques des temps des califats omeyyade et abbassides, et focalisent leurs efforts sur la construction d'un Maghreb sans terrorisme. Le journal algérien Al-Khabar a indiqué qu'une cellule tunisio-algérienne de renseignement et de coordination a été mise en place en vue de renforcer la coopération entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme, surtout que les zones frontalières connaissent une activité terroriste sans précédant. C'est une nouvelle qui doit être bien-accueillie par les tunisiens et les algériens patriotes si elle est confirmée. Auparavant, les esprits de nos dirigeants ont été si éloignées du Maghreb arabe qu'ils ont menacé ceux qui « insultent le pays de Qtar ». Mais à coup de bombes et des tirs de Klashinkovs, ils se sont réveillés. Sans doute, cet éloignement a été à l'origine de l'ingérence de M. Moncef Marzouki dans les affaires internes de l'Algérie mettant en garde contre la falsification des élections algériennes, un geste qui lui a couté une condamnation algérienne et une explication peu convaincante de sa part. Cela va de soi que l'Algérie craigne l'impact de la révolution tunisienne sur sa stabilité, mais nos dirigeants auraient du envoyer des signes de bonne intention et de non ingérence à leurs voisins au lieu de dire des mots qui corroborent leurs craintes. Malheureusement, nos dirigeants continuent à nourrir la méfiance algérienne, et il suffit de revenir sur les réactions des médias nahdhaouis à la boucherie du Chaambi pour s'en convaincre. Ces médias, dans le but d'améliorer l'image des islamistes, ont accusé l'Algérie d'être derrière cette attaque. Une visite du ministre tunisien des affaires étrangères, Othmane Jerandi, est prévue pour demain mardi 6 Aout 2013. Espérons que cette visite traduise ce que je viens de qualifier d'un éveil, d'une renaissance d'une conscience que les sorts des deux pays ne peuvent pas être séparés.