Cette chronique m'a été inspirée par les travaux du 1er séminaire international de Brachylogie organisé, les 19 et 20 novembre courant, par le Département de Français de l'Institut supérieur des sciences humaines de Tunis en collaboration avec l'association Brachylogia-Coordination des études brachylogiques, auquel plus d'une vingtaine de chercheurs venus de disciplines et de pays différents ont pris part. A noter que les travaux de ce premier séminaire ont été couronnés par la constitution de la Coordination internationale des Recherches et des Etudes Brachylogiques (CIREB). Sans revenir sur la genèse de Brachylogia-Coordination des études brachylogiques initiée par Mansour M'Henni, universitaire, chercheur, écrivain, traducteur et homme des médias, il y a lieu de noter que les objectifs fixés pour cette aventure intellectuelle sont plus que louables puisqu'il s'agit de promouvoir la recherche, les études, la pensée et la création, ainsi que la coordination et la coopération entre les chercheurs, les créateurs, les penseurs et les industriels dans le domaine des êtres, des objets et des formes à petites dimensions. Avec tout ce que ces objectifs programmatiques impliquent en termes de décloisonnement entre les champs du savoir, de la création et de la pensée et de dialogue entre les chercheurs et les créateurs. Dans une sorte d'introduction aux études brachylogiques, Mansour M'Henni n'a pas manqué de souligner l'ambition cognitive et épistémologique d'un projet qui «prétend qu'une science générale des petites formes, aussi bien en biologie, en sciences de la matière qu'en sciences du langage, gagnerait à se constituer comme telle et à se donner à l'étude la plus appliquée et la plus minutieuse pour amener peut-être de nouveaux enseignements et d'autres vérités sur l'homme et son environnement, sur son potentiel relationnel et ses insuffisances, sur sa capacité créatrice et les limites de sa puissance.» Les résultats des premières applications concrètes du concept de Brachylogie (la communication intracellulaire, la communication intercellulaire, l'aphorisme en philosophie, la formule courte d'Aristote, le mot-évènement et la machine médiatique…) présentés par les chercheurs au cours de cette première internationale démontrent que le concept de Brachylogie commence à faire ses preuves scientifiques et qu'il constitue un créneau porteur pour les chercheurs qui ne veulent pas marcher sur les sentiers battus. Les sciences physiques, les sciences naturelles, la technique, les petites formes physiques, les grandes formes physiques, les formes poétiques courtes, les formes poétiques longues, le micro-dimensionnel, le macro-dimensionnel constituent autant de domaines qui peuvent être questionnés et étudiés à travers le prisme brachylogique. C'est dire que la mise en mouvement du concept de Brachylogie constitue plus qu'un simple domaine de recherche scientifique. Il transgresse les frontières entre des champs de connaissance qui se sont cantonnés jusque-là dans un mutisme réciproque. Il constitue un hymne à la transdisciplinarité afin que la pensée puisse mieux saisir la complexité des choses. Il y a là des gisements de pensée et d'intelligence insoupçonnés.