J'ai été, comme certains, intéressé par le débat (pour autant qu'on puisse l'appeler ainsi !) entre M. Omar S'habou et Ridha Belhaj (celui du Nidaa) : un débat de fond de parti devenu débat public et c'est tant mieux dans l'absolu, peut-être tant pis dans la conjoncture. Au départ, il y a eu la lettre (ouverte) de M. S'habou à son président de parti M. Béji Caïd Essebsi. La discipline partisane n'ayant pas été jugée de mise, dans ce cas de figure, l'auteur a choisi de s'exprimer pour marquer une position de démarcation, histoire d'inscrire une griffe dans l'Histoire. Cela a permis au public curieux ou intéressé de jeter un coup d'œil par-dessus l'épaule dans une marmite dont on attend toujours un mets rassasiant, faute d'y trouver les délices espérés. Alors M. Ridha Belhaj répond, semble-t-il à côté de la plaque (c'est ce que souligne S'habou), et ce dernier d'ajouter un droit de réponse où il ne mâche pas ses mots à l'égard de son interlocuteur impliqué : « Un petit conseil à si Ridha. Quand on fuit dans des considérations personnelles (en plus fausses) pour éviter le débat de fond cela s'appelle indigence intellectuelle et faillite politique. Tu aurais dû t'abstenir d'une telle réponse. » Y aurait-il eu une vraie maladresse, par précipitation, de la part de Ridha Belhaj qui, rappelons-le, n'est plus porte-parole du Nidaa ? A moins qu'il ne se considère comme le porte-parole de si Béji ! En tout cas, ce n'est pas ce qu'affirment certains de ses collègues dans le fameux « bureau des trente » où on semble insinuer même une tension non lointaine entre les deux hommes, « le père et le fils adoptif » ! Il peut toujours s'agir aussi d'une forme de rachat exprimée à l'attention du grand maître ; apparemment elle n'est pas la meilleure ! A si Béji de remettre de l'ordre dans sa maison et de rationaliser toutes les décisions s'il ne veut pas décevoir une bonne partie des Tunisiens qui continuent à lui faire confiance.