Qui est le vrai architecte de ce gouvernement Essid ? Quel crédit donner à ces intermittents de la politiques devenus ministres ? Certains ministres ont-ils à la hauteur des attentes ? A qui profite cette manœuvre politicienne ? Sommes-nous en face d'une nouvelle troika cachée ? Autant de questions qui interpellent à l'annonce de ce gouvernement de sauvetage censé réussir la vraie révolution économique tant attendue. La déception succède au soulagement et le scepticisme surplombe l'espoir né des dernières élections qui auguraient d'une issue salvatrice pour un pays qui a juré de rompre définitivement avec la troika et les pratiques partisanes et clientélistes. Les tunisiens devront s'accommoder d'un gouvernement incolore et indolore dont l'architecture interpelle et dont la composition est loin des exigences de cette période cruciale qui requiert compétence et connaissance de la réalité socio-économique du pays. Personne ne sait qui est derrière ce mariage à 3 entre Nidaa, l'UPL et des pseudo-indépendants mais force est de reconnaitre que la manœuvre est hasardeuse et gratifier le pays d'un tel attelage hétéroclite et contre nature c'est stopper son élan et hypothéquer son envol. Si la nomination de certains ministres est incontestable tant ils sont connus et reconnus soit pour leur militantisme ou leurs expériences respectives à l'instar de Taieb Baccouche, Slim Cheker, Said Aidi, Lassaad Zarrouk , d'autres nominations relèvent du bricolage politicien et d'insulte à l'intelligence tunisienne. Ainsi le déphasage est total quand on voit, qu'à peine annoncée, la nomination du nouveau ministre du tourisme suscite déjà la colère des hôteliers, des agences de voyages et des autres professionnels et le malaise atteint son paroxysme quand le secteur de l'énergie et des mines est confié à un ingénieur agronome. En effet tous les observateurs s'accordent à dire que la Tunisie a besoin plus que jamais d'une bonne gouvernance de ce secteur et la nomination de Kamel Bennaceur à la tête de ce ministère sous le gouvernement Jomaa a été saluée et fortement appréciée tellement l'homme jouit une réputation de grand travailleur et de fin connaisseur du secteur. Mais à l'heure où le bassin minier connait une baisse de production historique et que la Tunisie cherche à réussir sa révolution énergétique, les architectes de ce gouvernement surprennent tous les observateurs et les professionnels en propulsant à la tête de ce ministère régalien économiquement et exigeant techniquement, un ingénieur agronome anciennement directeur des industries alimentaires. Une hérésie, qui conjuguée à l'à peu-près politique, témoignent de la fragilité de cette architecture gouvernementale et présagent de l'incapacité et de l'échec à relancer une économie en berne. Il est triste de voir certains stratèges de Carthage nous vendent du vent et qu'au gré de leurs calculs purement politiciens, ils imposent au pays de simples intermittents de la politique et des pseudo-compétences pour le mener sur la voix la révolution économique.