L'espoir de revoir un jour en vie les deux journalistes tunisiens Sofiène Chourabi et Nadhir ktari, kidnappés en Libye le 8 Septembre 2014 dans des circonstances totalement obscures, s'amenuisait de jour en jour et ce depuis leur disparition, et chaque jour qui passait ne faisait qu'augmenter le doute sur leur maintien en vie par les parties impliquées dans leur enlèvement. Jusqu'à hier, mercredi 29 Avril 2015, cet espoir tenait encore par un ‘'cheveux'' et l'annonce faite hier par quatre soi-disant ‘'canaux officiels libyens'' venant confirmer leur mort, a voulu anéantir ce minuscule espoir. Tout d'abord, Hatem Aribi, le porte-parole officiel du gouvernement intérimaire libyen, qui aurait indiqué que le ministère de la Justice n'a publié son communiqué concernant la confirmation de la mort de Sofiène et Nadhir qu'après avoir vérifié les aveux des meurtriers présumés des journalistes de la chaine de télévision libyenne. Aribi, est intervenu sur la chaîne Al Hiwar Ettounsi pour annoncer également que le lieu où sont enterrés les deux journalistes se trouve près de la ville de Darna, précisant que l'armée libyenne n'a pas pu entrer dans cette ville pour vérifier cette information. Il a toutefois exprimé son espoir que les deux journalistes soient toujours en vie. De son côté, Ahmed Jomhour, le porte-parole du ministère libyen de la Défense, aurait confirmé à son tour sur les ondes de MosaiqueFM l'assassinat de Chourabi et Ktari, tout en précisant que l'enquête se poursuit avec les terroristes arrêtés et qui ont avoué le meurtre, ajoutant que d'autres informations seront révélées concernant la date de leur mort et l'endroit où ils ont été enterrés. Par ailleurs, le porte-parole du ministère de la Justice du gouvernement intérimaire libyen de Toubrouk serait apparu dans un enregistrement vidéo publié sur Facebook dans lequel il affirmait l'arrestation des meurtriers présumés des 5 journalistes de la télévision de Barqa, 4 Libyens et un Egyptien. Selon lui, les suspects seraient au nombre de 5 (2 Libyens et 3 Egyptiens). Il aurait affirmé que les suspects ont avoué durant l'interrogatoire être les auteurs du kidnapping et du meurtre de Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari, disparus près de Derna. Il aurait assuré également que les auteurs de ce meurtre abominable seront présentés devant la justice. Une autre confirmation aurait été publiée aussi sur le site libyen Bawabat Al Wassat selon laquelle Sahar Bannoune, une responsable au ministre de la Justice libyen, aurait confirmé la mort d'une équipe journalistique de la chaîne Barqa Tv et des deux journalistes tunisiens Sofiane Chourabi et Nédhir Guetari de la main d'un groupe terroriste. Le même site a assuré que l'armée libyenne a arrêté, il y a quelques jours, cinq individus appartenant à un groupe terroriste qui ont confirmé l'assassinat des journalistes. Les individus arrêtés auraient assuré que les journalistes libyens ont été enterrés aux alentours de Darna à l'est du pays, mais n'ont donné aucune information sur l'endroit où ont été enterrés les deux journalistes tunisiens. Côté tunisien, plusieurs réactions ont été constatées à la suite de ces informations qui venaient d'être parachutées tel un couperet, dont la suspension hier des négociations entre le gouvernement et les représentants de l'UGTT, et la tenue d'une réunion de la cellule de crise qui s'est réunie d'urgence sous la présidence du chef du gouvernement, Habib Essid, lequel a reçu au palais du gouvernement de la Kasbah les proches des deux journalistes. Le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires Etrangères chargé des affaires africaines et arabes, Touhami Abdouli, a indiqué quant à lui qu'ils essayent actuellement de vérifier cette information, précisant que jusqu'à maintenant il n'a pas pu prendre contact avec le ministre de la Justice libyen qui est le seul à pouvoir confirmer cette information. Abdouli, a ajouté que selon les décisions prises par la cellule de crise, une délégation tunisienne à Tripoli, conduite par le consul général de la République tunisienne en Libye, se rendra bientôt à la ville de Baydha pour prendre contact avec les responsables du ministère de la Justice, afin de vérifier les informations concernant la confirmation de l'assassinat des deux journalistes par les terroristes. Il a ajouté que selon les autorités officielles libyennes, ces informations proviennent des aveux des membres d'une cellule terroriste. D'un autre côté, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a réuni hier son Bureau exécutif sous la présidence de Néji Bghouri, et a condamné l'instrumentalisation du dossier par les autorités libyennes qui ont choisi de faire l'annonce sur les réseaux sociaux au lieu de le faire convenablement en informant les autorités tunisiennes. Baghouri a indiqué que la SNJT refuse les condoléances libyennes avant la présentation de preuves tangibles sur la mort des deux journalistes. Il a aussi appelé les autorités tunisiennes à assumer leurs responsabilités et à monter plus de fermeté dans le traitement de ce dossier.