Ce qui est curieux c'est que des tas de gens découvrent aujourd'hui le degré de malfaisance de l'ancien régime et sa mafiosité. Tout le monde le savait mais personne n'en disait rien, c'était un système policier bien huilé qui arrangeait tout le monde ou presque: on était en sécurité, on menait nos petites affaires et on se taisait Et comme tout système mafieux, quand il est atteint, il s'autodétruit et ses concepteurs s'envolent en emportant de quoi vivre ou plutôt bien vivre. Je sais qu'il y ait eu des morts, beaucoup de morts, mais quand voit les chameaux égyptiens de Moubarak et les mirages de Kadhafi, on peut s'estimer heureux, en attendant de voir ce que réserve à son peuple, le suivant de celui qui va suivre. Mais -et il y a un mais-, avec ce qui se passe depuis 40 jours et il faut rappeler que dans notre société, 40 jours c'est tout un symbole est quasiment décevant et on constate que tout le monde se met à la place de tout le monde, que la télé est devenue une place ou pérorent les orateurs les uns après les autres. Je ne parle pas de ce ces grèves a répétition et des gens qui veulent tout en même temps, et comme une catastrophe n'arrive pas toute seule, nous voilà en train de supporter la misère du monde au fond du Sahara avec cette invasion de pauvres hères qui servaient le système du voisin du sud-est; système qui s'étiole malgré l'entêtement quasi obsessionnel de son dirigeant. Et je n'ose pas imaginer ce qui pourra se passer chez nous si, vexés d'être les derniers à réagir, nos autres voisins explosent Revenons à nos moutons. On a réussi la révolution et notre jasmin inspire même les Chinois, alors n'échouons pas dans notre après-révolution. Remettre un pays sur pied ce n'est jamais évident, et casser coûte cher voire très cher, et les casseurs ne font pas de leur gré, ils sont motivés et bien motivés. Et quand je vois ces démissions en cascade, autant je les comprends autant je les condamne car ces hommes et ces femmes qui se sont mis à la disposition de leur pays ont dormi très peu depuis qu'ils ont occupé ces postes, mais ils n'ont pas de baguette magique. Et s'ils ont jeté l'éponge devant la montagne des problèmes, la société civile doit la reprendre cette baguette et cette éponge pour essuyer les dégâts de ceux qui ne veulent pas que notre pays avance et qui ne peuvent prospérer que dans le désordre permanent. A qui la faute dans tout ça? A nous tous, et je dis et je répète que ce qui nous arrive on le mérite bien, car, dans la vie, souvent on n'a que ce qu'on mérite Cependant, je reste optimiste et je crois en l'entropie du système qui peut mener la barque à bon port Et ne demandez plus que peut faire le pays pour moi mais plutôt que puis-je faire pour lui?