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Tunisie: Pierre Lellouche, «Je veux que l'Europe réussisse son Sud»
Publié dans WMC actualités le 23 - 03 - 2011

Début mars, Sylvain Kahn, professeur d'histoire de l'intégration européenne à Sciences Po -auteur de Géopolitique de l'Union européenne (Armand Colin, 2007), et co-directeur du Dictionnaire critique de l'Union européenne (Armand Colin, 2008)- a jeté un pavé dans la marre en appelant les Européens à prendre «un engagement généreux, audacieux, durable et responsable: celui d'ouvrir l'UE à une adhésion de la Tunisie». Car, «une telle politique serait la plus pertinente sur tous les plans: idéalisme, intérêt, géopolitique, réalisme». Un tel appel a-t-il la moindre chance d'être entendu par les gouvernements concernés? A en juger par celle d'un membre du gouvernement français, en l'occurrence Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat français chargé du Commerce etérieur, c'est non.
En effet, invité lors de sa récente visite à Tunis à commencer l'appel de l'universitaire français, M. Lellouche a été on ne peut plus clair en déclarant que pour la Tunisie «l'adhésion est une fausse piste» et que «c'est le plus mauvais service qu'on peut rendre au Maghreb et au peuple tunisien». Pour la Tunisie en particulier, et les autres pays de la rive sud de la Méditerranée, en général, «la perspective européenne, c'est le Statut avancé qui permet de hausser le niveau en termes de normes de mode de fonctionnement de l'économie et de la société».
Le secrétaire d'Etat rappelle à ce sujet qu'une des raisons pour lesquelles on n'a pas progressé sur le Statut avancé avec le régime Ben Ali, c'était parce qu'il n'était pas très enthousiaste, c'était en raison du contrôle démocratique et des droits de l'homme qui allaient être imposés, notamment par le Parlement européen, et de «l'immixtion des normes européennes dans le mode de fonctionnement de l'économie tunisienne». En conséquence de quoi «les prises de participations un peu Olé Olé de l'époque auraient été impossibles».
Soulignant que la France est depuis longtemps «le meilleur avocat de la Tunisie en Europe», Pierre Lellouche rappelle que «je leur ai proposé l'aide de la France» que Paris «s'est battu depuis des années pour que l'argent distribué par l'Europe dans son voisinage, de l'Ukraine jusqu'au Maroc, soit réparti dans une clef deux tiers un tiers: deux tiers pour le Sud et un tiers pour l'Est». Mais, note le responsable français, «l'élargissement de l'Europe a fait que, de facto, le centre de gravité s'est déplacé vers l'Est. Avec l'entrée de dix pays, les besoins de financement sont devenus tels qu'on est arrivé à des écarts d'aide du simple au double. Et des 65/35 souhaités on est arrivés aujourd'hui à un 60/40 et on est en train de glisser à 50/50, ce qui n'est pas bon. Mais quand je vous dis que nous sommes les meilleurs avocats de la Tunisie, c'est parce que nous continuons à nous battre là-dessus».
Toutefois, admet le secrétaire d'Etat, ce combat «n'est pas facile», car «dans le Nord de l'Europe on regarde plus vers l'Ukraine, la Moldavie ou le Caucase, que vers la Tunisie ou le Maroc».
Que pense alors M. Lellouche du nouveau concept mis en avant par l'Union européenne «Partenariat pour la Démocratie et la Prospérité Partagée»- pour encadrer ses relations avec les pays de la rive sud de la Méditerranée? «C'est beau», note notre interlocuteur qui «souhaite qu'on s'en tienne à la clef de répartition. On met les mots qu'on veut, mais ce que moi je veux voir c'est les financements. Je veux que l'Europe réussisse son Sud. Pourquoi croyez-vous qu'il y a eu des “Dragons“ à Taiwan, Singapour, en Malaisie, etc., c'est parce que le Japon a investi massivement dans ces pays. Pourquoi croyez-vous que l'Amérique latine aille mieux aujourd'hui? C'est parce qu'on a créé une zone de libre-échange qui a été branchée sur l'économie américaine.
L'Europe n'a pas fait cela à la hauteur du défi que représente l'Afrique du Nord et de l'Afrique noire. Il n'y a pas que l'Afrique du Nord. Qui s'est occupé de cette région? Les anciennes puissances coloniales: les Français beaucoup, les Anglais là où ils avaient une influence, un peu les Espagnols et les Italiens. Mais on n'a pas eu le relais, ou avec beaucoup de difficultés, du reste de la machine européenne. Il faut que l'Europe entière comprenne que son avenir est indissolublement lié au Sud».


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