Christine Lagarde, directrice générale du FMI, lors de son premier voyage en Tunisie dans ses nouvelles fonctions, a eu le temps de prendre le pouls de l'économie du pays. Elle persiste et signe, le FMI se tient aux côtés de la Tunisie. En cas de sollicitation, le Fonds est tout disponible. Et ce ne sont pas que des intentions, au point que la Tunisie, par la voie du gouverneur de la BCT, a dû, une fois encore, comme elle l'a fait en 2011, reconnaître qu'elle n'est pas pour le moment dans le besoin. Signal fort de la part du Fonds. Le pays n'est pas en crise Christine Lagarde connaît bien l'économie tunisienne et a une idée précise de sa capacité de résilience et de son potentiel. Ministre de l'Economie et des Finances du gouvernement Fillon, elle a personnellement managé de nombreux dossiers de financements en faveur de la Tunisie et notamment via l'Agence française de développement (AFD) ainsi que la Proparco. C'est elle qui a supervisé la participation de la Caisse d'épargne dans le capital de la Banque tuniso-koweitienne (BTK). De même qu'elle l'a annoncé lors de sa conférence de presse, qu'elle a tenue à organiser au siège de l'UTICA, sa venue en Tunisie, inaugure délibérément son périple dans la région. Ce geste spontané est à la fois une marque de confiance autant qu'un geste de soutien. Sa présence parmi nous amplifie à souhait l'affirmation officielle de la part des autorités tunisiennes que le pays ne traverse pas une crise de liquidités et qu'il gère soigneusement ses finances publiques. Quelle gifle aux agences de notation dont elle a clairement dit qu'elles ne détiennent pas le monopole de la valorisation des comptes publics pour des pays. Tout en validant la bonne tenue des fondamentaux, Christine Lagarde n'a pas nié que le pays n'a pas encore remis son économie en route. Par ailleurs, concernant le plan Jasmin, la DG du FMI a bien admis qu'un plan ne vaut que par son exécution et admet que les deux véhicules que sont la Caisse des dépôts et de consignations ainsi que le Fonds des fonds apporteront un précieux effort d'amorçage du retour de la croissance. Un geste à monnayer A la tête du premier observatoire économique du monde, la visite de la directrice générale du FMI est un blanc seing en faveur de notre pays à l'adresse de la communauté internationale et des investisseurs locaux. C'est une carte à monnayer et tout de suite. Ce chèque en blanc a été précédé d'autres gestes de soutien. Le FMI nous a cautionné auprès de la BM et de la BAD durant toute l'année 2011 et continue de le faire en 2012, pile après le sommet planétaire de Davos, celui qui réunit le gotha de l'industrie et de la finance mondiale. L'audience en notre faveur est à son extrême. A nous de transformer l'essai.