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Tunisie : Marzouki, Jebali et Ben Jaafar ont ignoré nos recommandations pour l'indépendance des médias publics, affirme Kamel Laabidi, président de l'INRIC
'Les 3 présidents (Marzouki, Jebali et Ben Jaafar) et l'Assemblée Constituante ont été interpellés pour tenir compte de nos recommandations pour l'indépendance du secteur public des médias, mais tout est resté lettre morte. C'est même le contraire de ce que nous attendions qui arriva, et nous avons ainsi été surpris en janvier des nominations décidées en aparté par le gouvernement'', regrette Kamel Laabidi, président de l'INRIC, lors du débat sur les médias publics auquel ont participé les acteurs publics: les télévisions, radios, journaux ainsi que l'agence de presse, organisé le 9 février, en partenariat entre l'Instance nationale de réforme de l'information et de la communication (INRIC) et la BBC World Service. Laabidi estime que si le développement exagéré de la polémique sur les médias publics ces derniers temps reste quand même un phénomène sain, on ne peut malheureusement que constater que, sur Internet, le débat prend des allures byzantines! «L'indépendance des médias publics n'est pas aisée, la compréhension de service public ne s'est pas encore cristallisée et nous avons entendu les déclarations contradictoires sur le sujet. Voire, après plus de 50 ans de domination de la presse tunisienne, il faut convenir que nous n'avons pas de culture de service public dans ce domaine, ajoute-t-il. Ses regrets remontent d'ailleurs au moment où l'INRIC a essayé, depuis mars 2011, de faire passer les expériences d'autres pays devant le regard de tous, mais les ateliers de formation qu'elle a organisés dans cette perspective ont été ignorés par les chefs des institutions médiatiques. Mais Laabidi persiste et signe: «Nous insistons encore parce que nous sommes convaincus que la plate-forme réglementaire n'est pas suffisante si elle n'est pas soutenue par toutes les parties concernées. Dans le cas contraire, la réforme de l'information n'ira nulle part et c'est pour cela que nous lançons le débat sur la transformation des médias de l'Etat en médias de service publics». Une revendication qu'il accompagne tout de suite par une liste de normes d'indépendance qu'il est urgent d'instituer: - La loi doit assurer l'indépendance de la ligne éditoriale, - L'audiovisuel doit assurer des programmes de créativité, de diversité... - L'institution publique doit être dirigée par un conseil indépendant, - Le choix des membres du conseil doit être transparent, - Aucun parti ni groupe ou coalition ne doit dominer ces institutions, - Un comité d'équilibrage indépendant doit être créé.