Montasser Matri, SG de l'Union tunisienne des syndicats de la sécurité, vient d'annoncer que le Bureau national des l'Union va faire, en urgence, une synthèse des événements sur le plan national et, sur cette base, déterminer le déploiement futur des forces de l'ordre. Une annonce qui vient suite aux accusations lancées par Ali Laaraiedh, ministre de l'Intérieur, contre certains syndicalistes pour appartenance à des partis politiques et pour la politisation de leurs activités. Et le ministre n'a pas tort car, manifestement, certains policiers, acculés à ne trouver personne pour les défendre, trempent çà et là dans toutes sortes de mélasses. Ce qui ne rend service à personne! Avec notre conscience à tous que l'avenir de notre pays n'est pas possible sans le nivellement des problèmes de l'institution sécuritaire, il a semblé un moment que nous allions laisser à la Justice le soin de piocher dans les dossiers pourris et que nous allions rendre aux policiers leur dignité; sans laquelle ils ne peuvent vraiment travailler: et s'ils ne peuvent travailler normalement, pas de sécurité qui tienne; et s'il n'y a pas de sécurité, il n'y a pas de vraie stabilité. Et vous connaissez la suite; sans stabilité, il ne faut pas s'étonner que tout le monde nous regarde de travers: les investisseurs, les touristes, les agences de notation... Il est donc vraiment temps de laisser les policiers tranquilles et de placer l'Union de leurs syndicats dans une position d'interlocuteur réel. Déjà, il faut bien noter l'attitude de Montasser Matri qui vient de promettre que le Bureau national de l'Union veillera à la neutralité de l'action syndicale et fera assumer la responsabilité à tous ceux dont l'exercice de la politique serait prouvé. C'est peut-être de là qu'il faut essayer de repartir sur de bonnes bases pour rendre son équilibre à l'institution sécuritaire. A ce moment-là, et à ce moment-là seulement, nous pourrons parler de réforme du ministère de l'Intérieur.