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Tunisie : “L'affaire Kamel Nabli est le comble de l'irresponsabilité!“

Tel est le cri de révolte contre un cas d'école de mauvaise gouvernance que vient de nous confier Dr Moez Joudi, président de l'Association Tunisienne de Gouvernance (ATG), universitaire et administrateur de sociétés.
“Ce que la Tunisie est en train de vivre actuellement n'a rien de démocratique et relève plus de l'irresponsabilité, de l'amateurisme et de la nonchalance par rapport à l'intérêt national que d'autres choses de plus valables! L'affaire Mustapha Kamel Nabli illustre ce constat et nous pousse à un cri d'alarme: la notion de la République est ébranlée et l'Etat perd davantage de son sens avec des décisions hasardeuses et hâtives, prises au gré du jour, des humeurs et des états d'âme de nos «trois» présidents! Comment peut-on jouer du destin d'une institution aussi importante et sensible que la Banque centrale de Tunisie (BCT)? Comment peut-on jouer du destin d'un homme aussi compétent et dévoué que Mustapha Kamel Nabli? Et encore plus important, comment peut-on jouer de l'intérêt national?“, interroge-t-il.
“Au moment où le pays a besoin de plus de stabilité pour assurer sa relance économique, nos responsables politiques soufflent le chaud et le froid, et mènent chacun dans ses intérêts propres, une politique-politicienne basée sur des calculs électoraux et des considérations personnelles au détriment de toute prise en compte des considérations nationales et des équilibres vitaux de la Tunisie! Une institution comme la BCT ne peut pas rester dans le «flou» total plus d'une semaine! Partira, partira pas?! X débarquera, débarquera pas?! Quelle déviance de comportement?! Quelle vision?! Quel amateurisme?! L'on pourrait se demander ainsi, pourquoi Mustapha Kamel Nabli est si contesté par l'exécutif? Au-delà, en fait, de la décision hasardeuse du président de la République provisoire, le président du gouvernement ne nous a pas donné clairement et définitivement sa position sur cette question! Une communication en dents de scie et des positions incohérentes et inconstantes qui émanent d'une présidence du gouvernement ne sachant pas encore quelle priorité donnée et quel intérêt privilégié?!“, continue-t-il de poser des questions lancinantes.
Dr Joudi n'y va pas par trois chemins: ''Concernant Mustapha Kamel Nabli, en se référant à des faits concrets et au parcours de cet économiste chevronné, on se rend compte de son indépendance d'esprit et de son souci de l'intégrité et de la diligence dans la gestion des affaires de l'Etat. De son passage au gouvernement au cours de la première décennie Ben Ali, jusqu'à son arrivée à la tête de la BCT, Nabli a su insister sur sa neutralité et son positionnement au dessus de la mêlée, ce qui lui a valu souvent des désagréments et une certaine hostilité de la part des caciques et des adeptes du clanisme et de l'intérêt partisan, qui n'arrivent pas encore à faire la part des choses et à respecter le principe de la séparation des pouvoirs et de l'indépendance des organes de contrôle.
La BCT, institution d'émission et de supervision de l'activité financière et bancaire du pays, se doit de garder un minimum de neutralité et d'indépendance par rapport au pouvoir exécutif! Sa gestion de la politique monétaire et son souci des équilibres macroéconomiques vitaux lui imposent une certaine tenue et une absence de connivence avec les décideurs politiques. La BCT doit pouvoir ainsi jouer son rôle d'alerte et se poser comme un garde-fou afin de mieux préserver les fondamentaux, le tout, dans le cadre d'une meilleure gouvernance économique et financière.
A travers notamment trois actions entreprises, on pourrait déjà mieux appréhender l'apport de Mustapha Kamel Nabli et son positionnement depuis sa prise des rênes de la BCT. Ainsi, rappelons-nous de sa décision de ne plus faire partie du Conseil des ministres comme c'était le cas dans le régime Ben Ali, notamment lors de ses dernières années. Il l'a fait savoir et l'a bien appliqué dès le gouvernement Ghannouchi 2. Ensuite, viendra la circulaire n° 2011-06 de la BCT, une véritable révolution dans la révolution! En effet, dans le cadre du renforcement des règles de bonne gouvernance bancaire et financière, le Gouverneur a émis à la date du 20 mai 2011, la circulaire n°2011 06 visant l'ensemble des établissements de crédit de la place de Tunis. Cette circulaire définit une série de dispositifs devant être observés dans l'objectif d'asseoir une gestion saine et prudente garantissant une création de valeur durable et partenariale au sein des établissements de crédit en Tunisie“.
“Ainsi, la circulaire consacre le principe de la séparation des pouvoirs de contrôle et d'exécution et insiste sur une gestion optimale des risques encourus par les banques. La communication financière et comptable est également valorisée en mettant le curseur sur l'exigence de sa pertinence et de sa fiabilité. Par ailleurs, la circulaire n°2011 06 renforce l'implication des mécanismes internes de gouvernance, en l'occurrence le Conseil d'administration et les comités exécutifs, dans le bon fonctionnement des systèmes de gouvernance. Il s'ensuite que les responsabilités, les rôles et les missions dévolus à ces organes collégiaux sont bien explicités.
Enfin, l'une des actions phares de l'ère Nabli à la tête de la BCT, c'est celle ayant pour objectif de garantir une certaine transparence dans la communication de cette institution. Ainsi, chaque mois, nous avons droit à un communiqué bien explicite, accompagné périodiquement d'une note relatant l'évolution de l'activité économique dans le pays. Une note argumentée par des chiffres et appuyée par une analyse des tendances, permettant ainsi aux décideurs de voir mieux dans ce manque de visibilité et d'optimiser leur décision dans ce contexte sensible caractérisant ce processus de transition démocratique.
Pour ces actions mais pour d'autres également, nous estimons que Mustapha Kamel Nabli accomplit au mieux son rôle et ses missions à la tête de la BCT et œuvre pour l'indépendance et la fiabilité de cette institution, même si les attentes sont plus conséquentes notamment en matière de lutte contre la corruption. Une corruption qui a longtemps gangrené le secteur bancaire en Tunisie!
Le débat de l'indépendance de la BCT bat son plein aujourd'hui en Tunisie, et au-delà du personnage même du Gouverneur, il est important de défendre ce principe et d'insister sur un fonctionnement neutre et indépendant de cette grande institution économique et financière qu'il faut savoir préserver et développer encore plus pour qu'elle soit garante des équilibres vitaux de notre économie nationale.
Espérons qu'au-delà des intérêts partisans et exigües, qu'au-delà de la lutte des clans et de la course électorale qui commence déjà, les décideurs politiques de ce pays arrivent à comprendre une fois pour toute, qu'il y'a un intérêt général à préserver, que la séparation des pouvoirs doit être une réalité et non pas un slogan, et que la compétence et l'intégrité des hommes soient plus consolidés et mieux valorisés que leur ralliement et leur soumission!“, conclut-il.


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